Accident de train de Brétigny-sur-Orge : un réseau ferré très délabré et un gros défaut d’entretien
Les conclusions des experts judiciaires, un an après la catastrophe de Brétigny, révèlent un réseau en piteux état, et très mal entretenu.
Il y a un an tout juste, le déraillement d’un train en gare de Bretigny-sur-Orge faisait sept morts de une trentaine de blessés. Les rapports d’expertises commandés par les juges d’instructions dans le cadre de l’enquête menée pour isoler les responsables de cette catastrophes sont alarmants.
Les experts ont définitivement écarté la thèse de l’acte malveillant qui aurait pu abimer les voies. En revanche, les conclusions d’expertises sont très sévères avec la SNCF, et pointent du doigt un gros défaut d’entretien, sur un réseau ferré en très mauvais état, soulignant que « la plupart de ces anomalies étaient connues de la SNCF ou de ses agents sans pour autant qu’ils soient remédiés de façon adéquate ».
Une maintenance « pas parfaitement respectée »
La maintenance des voies et son organisation ont été passées au crible, et le résultat est très mauvais. Il apparait que le dernier agent ayant vérifié l’état des voies lors d’une inspection, huit jours avant l’accident, n’avait que 25 ans, était tout juste sorti d’une école d’ingénieur, et encadrait 19 agents chargés de faire de la maintenance sur le réseau ferré du secteur. Mais aucune anomalie n’a alors été détectée par le jeune homme et son équipe. Les experts ont donc soulignés que la SNCF n’avait pas affecté le cheminot le plus expérimenté à ce travail et sur un secteur aussi affecté.
Le tableau dressé par l’expertise justifie pleinement la survenue d’un accident tragique. Les ordres de maintenance de la SNCF sont indiqués par les experts comme « complexes, parfois difficiles à interpréter ou à appliquer » et « n’ont pas été parfaitement respectées ». De plus, les « nombreuses observations faites au cours des tournées de surveillance se sont trouvées reportées d’une opération à l’autre, pour finir parfois par disparaître sans pour autant qu’on ait eu la certitude qu’elles aient été traitées ».