Abdelhakim Dekhar avait fourni l’arme utilisée dans les meurtres de l’affaire « Rey-Maupin »
Le visage d’Abdelhakim Dekhar réapparaît dans la presse une quinzaine d’années après l’affaire « Rey-Maupin » qui avait marqué la presse.
Abdelhakim Dekhar était bien connu des services de police puisqu’il a été condamné en 1998 à 4 ans de prison, car il était impliqué dans l’affaire Ray-Maupin. Le 4 octobre 1994, un fait divers sanglant envahi la presse, car cinq morts sont référencés par les services de police de l’époque. En 1992, Florence Rey et Audry Maupin alias « Bonnie and Clyde de Paris » se rencontre grâce à la sœur d’Audry Maupin au lycée. Ce dernier est un étudiant et la jeune femme est une lycéenne de 17 ans issue d’une bonne famille. Lors de leur rencontre, Audry Maupin fréquente un syndicat anarchiste et Florence Rey le rejoint en 1993 sur les bancs de la faculté de Nanterre.
La rencontre d’Abdelhakim Dekhar
Leur union donne naissance à l’Organisation de propagande révolutionnaire et c’est lors d’une manifestation qu’ils font la connaissance d’Abdelhakim Dekhar alias Toumi âgé de 28 ans. Audry Maupin est fasciné par cet homme qui profite de son jeune âge pour le manipuler. À cet instant, une véritable descente aux enfers est observée, le couple loge dans un squat, leurs conditions de vie sont précaires. Entre Audry et Abdelhakim Dekhar, la situation évolue selon Florence Rey qui expliquait à l’époque lors de son procès qu’ils s’étaient monté la tête, et ils voulaient réaliser des braquages. Florence Ray ne voulait pas rester seule, elle avait donc décidé de se joindre au projet de son compagnon.
5 morts en 25 minutes
Abdelhakim Dekhar, qui est perçu comme le conseiller dans cette histoire achète un fusil à pompe avec sa pièce d’identité dans un magasin situé à Paris. Quelques heures plus tard, le couple débarque dans la préfourrière et subtilise les armes de services des gardiens. À ce stade, leur objectif était atteint puisqu’ils voulaient dérober des armes pour réaliser des braquages. La situation dégénère rapidement lorsqu’ils sont aspergés de gaz lacrymogènes. Le couple décide de mettre un terme à ce plan et ils ne rejoignent pas Abdelhakim Dekhar.
Le décès d’Audry Maupin
Le couple se dirige dans un taxi et le chauffeur ne se laisse pas intimider. Il fonce dans une voiture de police et tente d’interpeller les agents. Audry Maupin panique et ouvre le feu et il tue Laurent Gérard et Thierry Maymard, deux policiers. Le chauffeur du taxi est touché à la nuque, deux passants sont atteints par une balle tout comme un troisième policier. Le couple s’empare des armes et subtilise une voiture et une nouvelle fusillade est observée après un second accident. Le policier Guy Jacob est mortellement touché, un fonctionnaire est également blessé. Les policiers ripostent et une balle se loge dans la tempe d’Audry Maupin. Ce dernier décède des suites de ses blessures 24 heures plus tard.
Florence Rey charge Abdelhakim Dekhar
Florence Rey, qui a assisté au décès de son compagnon, est chamboulée et décide de se rendre. Lors de son procès, elle remet la faute sur Abdelhakim Dekhar pour protéger un ami, mais le jeune homme à l’époque ne reconnaît pas les faits et il nie connaître Audry Maupin et Florence Rey. Durant le procès, Toumi révèle qu’il est en mission pour les services de renseignements algériens, il est condamné en octobre 1998 à 4 ans de prison pour association de malfaiteurs. De son côté, Florence Rey écope de 20 ans de prison et elle a retrouvé la liberté au bout de 15 ans. Depuis, Florence Rey a refait sa vie, elle a des enfants et souhaite rester dans l’anonymat.
Le tireur de Libération et BFMTV
Cette affaire Rey-Maupin a fait la Une de la presse et était le sujet de l’émission Faites entré l’accusé. Abdelhakim Dekhar était resté discret depuis sa sortie de prison. L’homme âgé aujourd’hui de 52 ans refait surface il y a quelques jours dans les locaux de BFMTV, il pointe son arme sur les personnes présentes à l’accueil et révèle que la prochaine fois il ne ratera pas son tir. Quelques jours plus tard, une fusillade éclate au siège de Libération, cet homme vêtu d’un jean clair et d’une parka kaki se présente avec une arme et tire à deux reprises sur César grièvement touché au thorax. Abdelhakim Dekhar change de tenue et se présente à la Défense où il tire en l’air.
Arrestation d’Abdelhakim Dekhar
Le quinquagénaire prend en otage un automobiliste devant la tour de la Société Générale et lui demande de le déposer à proximité des Champs Elysées vers l’avenue Georges V. Il révèle au conducteur qu’il possède des explosifs et qu’il sort de prison. Les enquêteurs regardent avec attention les images des caméras de surveillance et diffusent dans la presse de nombreuses photos. Finalement, mercredi une connaissance d’Abdelhakim Dekhar révèle au commissariat de Courbevoie qu’elle a reconnu l’individu sur les photos. Cet homme avait été hébergé à plusieurs reprises. Les enquêteurs le retrouvent dans un parking de Bois Colombes dans un état de somnolence aux commandes de sa voiture. Les analyses ADN permettent à la police d’élucider une partie du mystère, mais il y a encore de grandes zones d’ombre. Abdelhakim Dekhar a laissé de nombreuses lettres qui seront étudiées et apparemment, il expliquerait son geste par une « motivation politique ».