Bruxelles menace le crédit d’impôt accordé aux jeux vidéo
Le crédit d'impôt offrait aux créateurs français une réduction fiscale importante. Après quatre ans, son renouvellement est contesté par Bruxelles.
L’aide française permet de déduire 20% des dépenses de créations dès lors que les studios s’engagent à avoir un cout de développement supérieur ou égal à 150 000 euros. Le jeu vidéo ne doit pas contenir de scène pornographique ou violente. En 2011, une dizaine d’entreprises ont bénéficié de ce crédit d’impôt. Mais la Commission européenne qui siège à Bruxelles se pose des questions quant au statut d’exception française. En effet, cela gêne la concurrence pour les pays membres de l‘Union européenne. De plus, les jeux vidéo sont de plus en plus « dématérialisés », c’est-à-dire destinés à des réseaux sociaux ou aux téléphones. Ces systèmes sont beaucoup moins onéreux, et la France n’a donc pas besoin de bénéficier d’un allègement fiscal.
Si cette mesure fiscale était abandonnée, l’industrie française du jeu vidéo aurait du mal à s’en remettre. La plupart des concepteurs talentueux risquent de s’exiler vers des terres plus clémentes. C’est le cas de David Cage, patron du studio Quantic Dream à l’origine du jeu vidéo Heavy Rain produit par playstation. ” Pour vous dire la vérité, sans ce crédit d’impôt, nous serions très certainement au Canada à l’heure actuelle “, a-t-il expliqué lors d’une interview pour un magazine anglais.
En attendant la décision de la Commission européenne, le crédit d’impôt sur le jeu vidéo a été suspendu. Il ne reste plus qu’à espérer pour l’industrie française du jeu vidéo que cette décision ne soit que temporaire.