Agen : piégé sur un site de rencontres homosexuelles, un enseignant suspendu par son lycée
Suspendu par son lycée après avoir été piégé par un élève sur un site de rencontres homosexuelles, un enseignant d'Agen a choisi de contester devant la justice de la décision de l'établissement, semblant ainsi estimer que cette dernière était discriminante.
Suspendu en mars 2015 par le lycée dans lequel il enseignait jusqu’ici à Agen (Lot-et-Garonne), un enseignant a choisi de porter plainte contre le proviseur de l’établissement, qu’il accuse ainsi de discrimination dans la décision de l’écarter de son poste.
Tout semble commencer lorsque cet assistant de langue vivante fait connaissance avec un inconnu sur un site de rencontres homosexuelles. Ou du moins, il pensait ne pas connaître la personne avec qui il échangeait, jusqu’à ce qu’il apprenne qu’il s’agissait en fait de l’un de ses élèves de seconde.
Suspendu de son lycée d’Agen, un enseignant évoque une discrimination
Un élève qui a non seulement pu ébruiter la présence de l’enseignant sur le site de rencontres, mais également partager les photos intimes que l’assistant linguistique lui avait envoyées. Une affaire qui est arrivée aux oreilles de la direction du lycée, qui a alors prononcé la suspension de l’enseignant. Une décision par ailleurs confirmée par le rectorat de l’académie de Bordeaux.
En novembre de la même année, le tribunal de Bordeaux aura appuyé cette suspension, indiquant ainsi que la divulgation des clichés “portait nécessairement atteinte à la sérénité des élèves et au bon déroulement des cours” et qu’il apparaissait nécessaire d’agir au plus vite pour “mettre fin au malaise suscité dans la communauté scolaire”. Et si la justice avait réfuté le caractère supposément discriminatoire de la décision du lycée, l’enseignant pense au contraire que son orientation sexuelle a significativement pesé dans le dossier.
Des instances académiques “perfides”
Voilà pourquoi ce professeur vient de déposer plainte au pénal pour faire appel de cette décision administrative. Son avocate Me Prud’hommes, dont les propos sont rapportés par nos confrères de Sud Ouest (article complet réservé aux abonnés), a déploré la “perfidie” des instances académiques, qui ne se seraient ainsi que peu engagées dans ce dossier en n’engageant par exemple aucune poursuite contre le lycéen ayant partagé les photos. Il leur est également reproché de n’avoir pas permis à l’assistant de retrouver un poste dans un autre établissement.