La prostitution coûterait 1,6 milliards d’euros par an à la société française
Cumulés, les différents coûts qui sont liés à la prostitution se chiffreraient à 1,6 milliard d'euros, selonun rapport de l'association Mouvement du Nid publié jeudi.
Le Mouvement du Nid, association d’utilité publique luttant contre les causes et les conséquences de la prostitution publie une étude ce jour. Avec une société d’économistes et de statisticiens nommée Psytel, l’association établit à travers ce rapport intitulé Prostcost le coût économique et social du phénomène, “en prenant à revers le mythe d’une prostitution créatrice de croissance”. Selon les deux structures, tous postes économiques confondus, elle coûterait 1,6 milliard d’euros à la société française, et ce chaque année.
“29 postes de coûts” liés à la prostitution
Dans la synthèse de l’étude Prostcost, qui fut financée par la Commission européenne, “29 postes de coûts” différents ont ainsi été identifiés, allant de l’évasion fiscale aux coûts médicaux en passant par le coûts des conséquences sociales directes. Elle rappelle que 37.000 personnes sont considérées comme prostituées en France (85% de femmes, 10% d’hommes et 5% de transgenres). Concernant les “terrains” occupés par cette activité, Internet occupe 62%, la rue 30% et l'”indoor” (bar à hôtesses, salons de massages,…) 8%.
Le chiffre d’affaires est quant à lui estimé à quelque 3,2 milliards d’euros pour un revenu annuel par individu évalué à 87.700 euros. Cependant, remarquent les auteurs, “l’argent des clients de la prostitution est en bonne partie soustrait au circuit de l’économie classique” pour y être “envoyé à l’étranger”. De fait, l’évasion fiscale qui en résulte est estimé à 853 millions d’euros.
Un coût social non négligeable
Passons sur le volet social de la prostitution. En regard, les dépenses sociales que constituent par exemple les plans de prévention ou l’hébergement d’urgence se situent dans une fourchette de 50 à 65 millions d’euros. Or les fonds publics d’aides dédiées aux associations ne concernent que 2,4 millions d’euros, regrette Mouvement du Nid.
Autre chiffre : la somme de 306 millions d’euros se retrouve dans la ligne “conséquences sociales indirectes”, regroupant les placements d’enfants, ou encore homicides et suicides. Enfin, les répercussions sur le budget de la justice et des forces de l’ordre ont été également estimées à 35 millions, et l’étude de révéler les effrayants 228 millions d’euros liés selon elle aux décès incombant à la prostitution.