Washington promet 50 millions de dollars pour la capture du président vénézuélien Nicolás Maduro

Image d'illustration. Vue panoramique de caracas au coucher du soleilADN
Les autorités américaines ont annoncé une récompense pouvant atteindre 50 millions de dollars pour toute information menant à la capture du président vénézuélien Nicolás Maduro, intensifiant ainsi la pression diplomatique et judiciaire sur le dirigeant sud-américain.
Tl;dr
- La prime sur Maduro double à 50 millions de dollars.
- Washington l’accuse de narcotrafic et corruption.
- Caracas dénonce une ingérence américaine « pathétique ».
Une escalade dans la confrontation diplomatique
L’annonce n’a pas tardé à faire réagir : jeudi, les États-Unis ont doublé la prime pour toute information menant à l’arrestation de Nicolás Maduro, fixant désormais la récompense à 50 millions de dollars.
Sur X, la ministre américaine de la Justice, Pam Bondi, a précisé que cette somme — la plus importante jamais promise par Washington — visait le président vénézuélien, inculpé outre-Atlantique pour trafic de drogue. Pour donner une idée du contexte, le diplomate Christopher Landau souligne : « C’est la prime la plus importante de notre histoire, et le DOUBLE du montant offert pour Oussama Ben Laden ».
Derrière l’accusation : le narcotrafic au cœur des tensions
Selon le département d’État américain, Nicolás Maduro serait impliqué dans un vaste réseau criminel. Les accusations ne datent pas d’hier : dès 2020, alors que s’achevait le premier mandat de Donald Trump, la justice américaine soupçonnait déjà le dirigeant vénézuélien d’être lié à un cartel ayant acheminé des centaines de tonnes de drogue vers les États-Unis.
Le parquet fédéral évoque des collaborations avec l’organisation colombienne des FARC — classée comme « terroriste » par Washington — mais aussi avec le cartel mexicain Sinaloa et le gang local du Tren de Aragua. La récompense américaine concerne également son ministre de l’Intérieur.
Légitimité contestée et sanctions renforcées
Pour Washington, il ne fait aucun doute que Nicolás Maduro a perdu l’élection présidentielle de 2024, ne pouvant prétendre à un nouveau mandat. L’investiture du président vénézuélien en janvier dernier a été qualifiée par les Américains — comme par l’opposition locale — de « coup d’État », dénonçant un scrutin truqué et une mainmise sur les institutions.
Sous l’impulsion d’Antony Blinken, puis de son successeur Marco Rubio, les sanctions contre Caracas n’ont cessé de s’alourdir, étouffant notamment son secteur pétrolier.
Tensions persistantes entre Caracas et Washington
Du côté du pouvoir vénézuélien, la riposte verbale n’a pas tardé non plus. Qualifiant la décision américaine de « pathétique propagande politique », le gouvernement dénonce depuis des années une ingérence systématique des États-Unis dans ses affaires internes. Malgré un embargo renforcé visant à isoler économiquement le régime, Washington n’a toutefois pas fermé toutes les portes : on se souvient du feu vert donné au groupe pétrolier Chevron pour opérer partiellement au Venezuela ou encore des négociations ayant permis la libération d’Américains détenus sur place.
Pour résumer, voici ce qui cristallise aujourd’hui les relations entre Caracas et Washington :
- Narcotrafic international
- Soutiens militaires locaux et alliances criminelles régionales
- Lutte diplomatique autour de la légitimité présidentielle
Dans cet affrontement où chaque geste prend valeur de symbole, aucune accalmie ne semble à l’ordre du jour entre les deux capitales.