Vaucluse : la maire de Bollène jugée pour refus de marier deux femmes
La maire de Bollène Marie-Claude Bompard est jugée depuis jeudi pour avoir refusé, en août 2013, de valider le mariage de deux femmes alors que l'union homosexuelle était inscrite dans la loi depuis quelques mois.
Depuis jeudi, la maire de Bollène (Vaucluse) Marie-Claude Bompard est jugée pour son refus, exprimé en août 2013, de célébrer l’union d’un couple lesbien. Un choix qui s’était manifesté quelques mois après la promulgation de la loi Taubira autorisant notamment le mariage entre personnes de même sexe.
On se souvient qu’à l’époque, un certain nombre d’élus s’étaient opposés au texte de l’ancienne ministre de la Justice, incluant donc Mme Bompard. Suite au refus de cette dernière de les marier, les deux femmes qui souhaitaient se marier par sa parole l’avaient finalement été par une adjointe de la majorité, sans délégation du maire.
Refus de célébrer un mariage lesbien : une maire pas inquiète
Les mariées auront également porté plainte, sans toutefois obtenir gain de cause. Le dossier ne s’est cependant pas fermé là puisque l’association Mousse s’en est ensuite emparé, pour finalement faire citer la maire de Bollène le 5 août dernier pour avoir non seulement refusé de marier un couple lesbien le 23 août 2013, mais aussi indiqué publiquement qu’elle ne s’y emploierait jamais pour d’autres couples.
Citée par Le Figaro, Marie-Claude Bompard a indiqué ne pas avoir « d’inquiétude » quant au jugement qui sera rendu (mis en délibéré au 23 mars). Elle défend de même sa position : « Marier des personnes de même sexe me pose un problème, du point de vue de la filiation et de la création d’un droit à l’enfant. Les femmes ont été mariées par un adjoint, le jour qu’elles avaient choisi pour leur union. Je ne m’oppose pas à ce que la loi soit appliquée à Bollène, où il y a eu d’autres mariages homosexuels, mais je demande seulement la liberté de conscience. »
Un précédent condamné en 2015
On rappellera pour finir qu’en septembre 2015, Sabrina Hout, ex-adjointe de l’actuelle sénatrice des Bouches-du-Rhône Samia Ghali, avait été condamnée par le tribunal correctionnel de Marseille à cinq mois de prison avec sursis pour avoir refusé de marier deux femmes en août 2014.