Val-d’Oise : jugée pour le vol d’un nouveau-né à la maternité
Une femme est jugée depuis mercredi devant la cour d'assises du Val-d'Oise pour avoir volé, en novembre 2013, un nouveau-né à la maternité. Les avocats des deux parties ont témoigné de profils psychologiques perturbés pour leurs clientes respectives.
Le dossier a été ouvert mercredi devant la cour d’assises du Val-d’Oise. Une femme y est jugée pour avoir, en novembre 2013, volé un nouveau-né à l’hôpital privé nord parisien (HPNP) de Sarcelles. Après avoir été placée sous contrôle judiciaire, elle comparaît libre pour “enlèvement et séquestration” d’un mineur et “administration de substance nuisible” avec “préméditation”.
Le 18 novembre 2013, rappellent nos confrères du Figaro, cette femme de 29 ans se fait passer pour une infirmière en s’habillant de blanc et en revêtant un masque respiratoire. Elle pénètre dans la chambre d’une jeune maman et lui fait prendre quatre cachets de somnifères en lui assurant qu’il s’agit d’antidouleurs.
Elle avait drogué la mère avant de partir avec son nouveau-né, déguisée en infirmière
En quittant la chambre, cette fausse membre du personnel prend avec elle la petite fille de quatre jours que la mère venait de mettre au monde, supposément pour l’emmener à la nurserie afin de “procéder aux soins habituels”. Grâce à l’alerte d’une infirmière de garde, le nouveau-né est retrouvé sain et sauf une heure plus tard à la gare RER de Garges-Sarcelles, avant d’être rendu à ses parents.
Si l’expertise psychologique a conclu que le discernement de l’accusée était altéré lors de faits, Me Aït Hocine, avocat de la partie civile, peine à donner un total crédit à ces résultats : “Elle savait pertinemment ce qu’elle faisait, elle avait simulé la grossesse auprès de sa famille, appelé le Samu pour dire qu’elle allait accoucher, et prévu des somnifères”. Et d’ajouter : “Un montage aussi parfait, c’est forcément prémédité”.
Une mère dont le traumatisme est encore présent
Me Hocine a indiqué au sujet de sa cliente qu’“elle en fait encore des cauchemars et a parfois du mal à sortir de chez elle. Lorsqu’elle a accouché de son deuxième enfant, c’était la crise d’angoisse”. Le représentant de l’accusée Me Frédéric Zajac a quant à lui mentionné des troubles de la personnalité que sa cliente aurait développés suite à des viols subis par son beau-père durant l’adolescence. Ce même beau-père qui l’aurait forcée à se marier dans son pays, le Pakistan, alors qu’elle était âgée de 18 ans.
L’avocat de la partie civile réclame une peine de prison ferme supérieure à trois ans. Le verdict est attendu pour vendredi.