L'étude a été menée aux Etats-Unis, mais elle est sans doute valable bien au-delà de ces seules frontières.
Le 7 février, dans la revue The Lancet, une étude américaine conclut au fait qu’une naissance prématurée sur dix est liée à l’exposition de femmes enceintes à des produits chimiques contenus dans les produits plastiques du quotidien.
Les phtalates, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, sont présents dans d’innombrables objets, des emballages en plastique aux jouets en passant par les produits cosmétiques.
Des phtalates qui peuvent “précipiter le travail”
Leonardo Trasande du centre médical Langone de l’Université de New York et auteur principal de l’étude explique à l’AFP que les composés “peuvent précipiter le travail et les naissances précoces”.
Les chercheurs ont observé les niveaux de phtalates relevés dans les urines de plus de 5 000 femmes enceintes en 2018 aux États-Unis. Il s’est avéré que les 10 % de femmes présentant les taux les plus élevés de phtalates avaient un risque accru de 50 % d’accouchement prématuré.
Une extrapolation à toutes les naissances
En généralisant ce résultat à toutes les naissances aux Etats-Unis en 2018, ce sont ainsi quelque 56 600 naissances qui seraient liées aux phtalates, 1 enfant prématuré sur 10. Avec des coûts médicaux et sociaux situés dans une fourchette de 1,6 à 8,1 milliards de dollars.
Et si l’étude ne concerne que les Etats-Unis, les chercheurs pensent que 5 à 10 % des naissances prématurées dans le monde pourraient être liées à ces produits chimiques.
Une hypothèse soutenue par d’autres observations
Stephanie Eick, qui n’a pas participé à l’étude et qui est spécialiste en santé reproductive à l’Université de San Francisco, nuance d’un côté ces résultats, en expliquant que l’étude ne permet pas de dégager un lien de cause à effet formel.
Mais d’un autre côté, elle reconnait qu’il existe “un nombre écrasant d’études observationnelles qui soutiennent cette hypothèse”.