Tiers payant : après la grève, les syndicats de médecins entrent en résistance
Après le vote de la généralisation du tiers payant prévu dans la loi Santé portée par Marisol Touraine, les syndicats de médecin appellent au boycott de ce dernier.
Avant le vote de la généralisation du tiers payant validée hier à l’Assemblée, les médecins avaient décidé de faire entendre leurs voix lors de mouvements de grève très suivis par la corporation. Des grèves qui n’ont pas eu l’effet escompté puisque les députés ont adopté l’amendement du projet de loi Santé hier soir à 311 voix pour et 241 voix contre (et 10 abstentions). Fort logiquement, la généralisation du tiers payant devrait entrer pleinement en vigueur en 2017.
D’ici là, deux syndicats de médecins ont décidé de ne pas relâcher la pression et appellent les praticiens à ne pas appliquer la dispense d’avance de frais lors d’une consultation.
Les syndicats de médecins ne faiblissent pas
MG-France, 1er syndicat de généralistes et la CSMF, 1er syndicat de médecins libéraux généralistes et spécialistes, continuent donc le combat. Dans un communiqué MG-France demande à chaque médecin généraliste « de ne pas pratiquer le tiers payant généralisé dès lors que cette mesure lui fait prendre des risques ».
De son côté, Jean Paul Ortiz, président de la CSMF, précise que « Les médecins sont favorables au tiers payant social » et ne souhaitent pas le boycott envers les assurés bénéficiaires de l’Aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS), mais le syndicat réaffirme son opposition « à un tiers payant obligatoire car il y a des problèmes techniques majeurs, sans qu’on s’en rende compte, sous prétexte d’un accès aux soins pour tous, on fait entrer via le cheval de Troie de l’Assurance maladie les complémentaires santé dans le système ».
Des démarches trop complexes
Avec la généralisation du tiers payant, les syndicats craignent que les médecins croulent sous les démarches administratives, en devant notamment vérifier que les droits du patient et sa carte vitale soient bien à jour. Les syndicats estiment également qu’il n’y a aucun moyen d’obtenir une garantie réelle de paiement a posteriori.
Les médecins en appellent désormais « au bon sens des sénateurs » qui doivent désormais valider le texte de loi.