Suicide de Lucas : sa mère évoque le harcèlement, « élément déclencheur »
Selon sa mère, c'est le harcèlement scolaire au sein de son collège en raison de son homosexualité qui est à l'origine de son passage à l'acte.
C’est une femme très émue qui est apparue aux côtés de son avocate lundi 30 janvier à l’occasion d’une conférence de presse qui s’est tenue à Épinal (Vosges).
Selon elle, c’est le harcèlement subi par son fils en raison de son homosexualité qui avait clairement été « l’élément déclencheur » dans le passage à l’acte du garçon de 13 ans.
« Ça reste des gamins »
Vendredi dernier, le procureur de la République Frédéric Nahon avait indiqué que quatre collégiens seront jugés le printemps prochain pour « harcèlement scolaire ayant entraîné le suicide de la victime« .
Cependant, la mère de Lucas a tenu à préciser qu’elle souhaite que ces collégiens soient « protégés » car ils font m’objet de menaces sur les réseaux sociaux : « ça reste des gamins (…) Je suis quand même obligée de leur en vouloir, mon fils n’est plus là » car ils « ont été méchants avec lui ».
Il faut mener « des actions derrière »
Ce qu’elle veut, c’est que la comparution à venir les fasse « réfléchir » et qu’ils « mènent des actions derrière ». Par exemple, en intervenant au sein des établissements scolaires dans le cadre de la sensibilisation au harcèlement à l’école.
« Si je pouvais aider les autres avec leur ressenti à eux, ça serait une victoire de plus, un pas en avant pour faire réfléchir tout le monde », a ajouté la mère de 35 ans. Me Catherine Faivre, son avocate, a fait savoir qu’une marche blanche en mémoire de Lucas aura lieu le 5 février à Épinal.
Un dossier au caractère exceptionnel
Le délit de « harcèlement scolaire ayant entraîné le suicide de la victime », retenu ici, a été créé en mars 2022 mais a été assez peu utilisé.
Une première audience dite de « culpabilité » sera fixée d’ici au mois d’avril en vue de statuer sur la culpabilité – ou non – des prévenus, voire sur des dommages et intérêts, mais pas sur la peine. En attendant, la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) va évaluer la situation des adolescents en vue de faire des propositions de mesures éducatives.