Pour la première fois, le suicide est devenu la première cause de mortalité liée à la grossesse, surpassant les maladies cardiovasculaires selon une étude menée par des chercheurs. Cette découverte interpelle-t-elle sur notre prise en charge des femmes enceintes ?
Tl;dr
- Le suicide est la première cause de mort maternelle en France.
- Environ 90 femmes meurent chaque année de causes liées à la grossesse.
- Les inégalités sociodémographiques et territoriales persistent dans le risque de décès maternel.
- Plus de la moitié des décès maternels sont considérés comme évitables.
Le suicide, première cause de « morts maternelles » en France
Chers lecteurs, un récent rapport alarmant de l’Inserm et de Santé publique France révèle que le suicide est aujourd’hui la première cause de « morts maternelles » dans notre pays. Ces décès, bien que rares, persistent malheureusement, avec environ 90 femmes qui succombent chaque année à une cause liée à la grossesse ou à l’accouchement, soit une tous les quatre jours en moyenne.
Des inégalités toujours vivaces
Le tableau est encore assombri par l’existence de fortes inégalités territoriales et sociodémographiques dans le risque de décès maternel. Par exemple, le risque de décès est deux fois plus élevé en Outremer qu’en métropole et les femmes socialement vulnérables sont plus représentées parmi les décès maternels.
L’âge et l’obésité augmentent également le risque, avec une augmentation significative après 35 ans et deux fois plus de morts maternelles parmi les femmes obèses.
L’analyse du parcours des #femmes décédées montre qu’une amélioration est possible, car plus de la moitié des #décès maternels sont considérés comme probablement ou possiblement évitables.
Dans deux tiers des cas, les soins dispensés n’ont pas été optimaux.
— Inserm (@Inserm) April 3, 2024
Des décès évitables
Ces chiffres sont d’autant plus tragiques qu’ils pourraient être évités. En effet, « plus de la moitié des décès maternels sont considérés comme probablement ou possiblement évitables », selon l’étude.
Les soins dispensés n’ont pas été optimaux dans deux tiers des cas, accentuant le besoin urgent d’une prévention renforcée, de dépistages et d’une prise en charge coordonnée et multidisciplinaire.
L’importance de la prise en charge psychologique
La prévention du suicide implique une reconnaissance et une prise en charge adéquates des troubles mentaux pendant et après la grossesse. Les professionnels de santé doivent être formés pour identifier les signes de la dépression périnatale, sans oublier la nécessité d’informer les femmes enceintes, leur entourage et le grand public de ce risque.
C’est un combat que nous devons mener ensemble pour garantir la sécurité et le bien-être de toutes les femmes qui se lancent dans l’aventure de la maternité.