Sida : la maladie retirée de souris vivantes
À l'aide de la technologie CRISPR, des chercheurs sont parvenus à retirer l'ADN du virus du sida présent dans des souris vivantes. Des résultats appelant à être confirmés sur l'être humain.
Le temps n’est pas (encore) venu pour le virus du VIH, ou sida, de tirer sa révérence. L’étude publiée mercredi dans les colonnes de la revue Molecular Therapy tend cependant à rapprocher un peu plus la recherche du jour où cette maladie pourra être annihilée à grande échelle.
Deux équipes de chercheurs de deux universités américaines différentes (Temple et Pittsurburgh) ont eu recours à la technologie CRISPR pour retirer l’ADN du VIH présent dans l’organisme de souris vivantes. Il y a un peu plus d’un an, nous rapportions que le rôle de CRISPR, de son nom complet CRISPR-Cas9, est, depuis 2012, d’apporter des corrections à des ADN défectueuses.
La technologie CRISPR a retiré le VIH chez des souris
Plus concrètement, cette technologie consiste à “découper” des parties du génome pour en retirer, en ajouter ou en modifier. Les scientifiques concernés par cette étude affirment que le virus présent dans l’organisme des rongeurs ne s’est pas répliqué après avoir été complètement retiré de leurs cellules.
Cité par GEN (en anglais), le co-signataire des travaux Wenhui Hu estime que cette nouvelle étude est “plus compréhensive” qu’une précédente menée sur le même sujet : “Nous avons confirmé les données de nos précédentes travaux et amélioré l’efficacité de notre stratégie d’édition de gènes. Nous montrons également que la stratégie est efficace dans deux modèles de souris supplémentaires, l’un représentant une infection aiguë chez les cellules de souris et l’autre une infection chronique ou latente dans les cellules humaines.”
Essai clinique sur des humains, “l’objectif final”
L’autre auteur de l’étude, le docteur Kamel Khalili, ne cache logiquement pas son intention de tester, à terme, cette technique sur des patients humains : “La prochaine étape consisterait à répéter l’étude sur des primates, un modèle animal plus approprié où l’infection par le VIH induit une maladie, afin de démontrer davantage l’élimination de l’ADN du VIH-1 dans les cellules T infectées latéralement et d’autres sites sanctuarisés pour le VIH-1, incluant les cellules du cerveau. Notre objectif final est un essai clinique sur des patients humains”.