Rennes : un enfant trisomique refusé par un centre de loisirs
À Rennes, un enfant trisomique de 9 ans a été refusé par un centre de loisirs. La ville explique que les parents du petit garçon n'ont pas prévenu le centre dans les temps, ce qui n'a ainsi pas permis une organisation en amont quant à la prise en charge de l'enfant.
« L’année dernière, Mathéo est venu aux Gayeulles. Cela s’est très bien passé. Il n’avait jamais été refusé auparavant. » Patricia, mère de ce petit garçon trisomique de 9 ans, déplore aujourd’hui avec son mari Yablehi que la situation ne soit désormais plus la même. Leur enfant a ainsi été refusé cet été au centre de loisirs des Gayeulles, à Rennes.
Cités par Ouest-France, ces parents expliquent que la prise en charge de Mathéo n’aurait ainsi pas pu être assurée : « Fin juillet, deux jours avant l’arrivée de Mathéo au centre, on nous a prévenus qu’on ne pouvait pas amener notre fils. Soi-disant parce qu’il n’y avait personne pour s’occuper de lui. »
Un enfant trisomique exclu d’un centre de loisirs pour s’être essuyé sur les murs
Estimant qu’« un enfant handicapé a le droit de jouer comme les autres », la mère de Mathéo décide tout de même de se présenter devant le centre de loisirs le mercredi 1er août dernier. Et si l’enfant est accepté pour une journée d’essai, le fait qu’il va s’essuyer sur les murs après être allé aux toilettes conduira les responsable du centre à mettre un terme à l’expérience.
Le lendemain matin, Patricia et son fils reviennent devant le centre, mais Mathéo ne sera ainsi pas accepté.
Des délais non respectés selon la ville de Rennes
Au cours de la même journée, les parents de Mathéo se rendent à la Maison départementale des personnes handicapées avant de rencontrer, à la mairie, l’élue de permanence. Ils apprennent alors que leur enfant ne parviendrait pas à s’intégrer au groupe. Patricia et Yablehi ont partagé leur mésaventure sur les réseaux sociaux et envisagent de lancer une pétition voire de déposer plainte. La loi stipule ainsi qu’un centre de loisirs est tenu d’accepter un enfant handicap comme n’importe quel autre, et qu’un refus doit être la résultante d’un dialogue approfondi avec la famille.
Patrice Allais, directeur général adjoint du pôle solidarité citoyenneté culture de la Ville de Rennes, justifie ce refus par des délais non respectés par les parents : « La date butoir pour l’accueil d’un enfant est au 15 juin, afin que l’on s’organise en cas de besoins particuliers, comme un handicap. Les parents de Mathéo ne l’ont pas fait. Pourtant, ils avaient bien prévenu l’année précédente. » Et d’ajouter qu’à l’année, Mathéo est pris en charge dans de petits centre de loisirs de quartier où il est « plus facile de l’accueillir. Le centre des Gayeulles compte plusieurs centaines d’enfants, c’est moins adapté. On ne peut pas se permettre de mettre en danger l’enfant, ses camarades ou les adultes qui s’en occupent ! On fait toujours de notre mieux, mais cette fois, c’était trop compliqué. »