Rennes : deux avocates portent plainte pour des violences commises sur des détenus
Deux avocates du barreau de Rennes ont porté plainte pour des violences commises à l'encontre de détenus de la prison de Rennes-Vezin. Pour l'une de ces affaires, une première plainte avait déjà été déposée avant d'être classée sans suite fin mai.
« J’ai déposé mercredi, au nom de mon client, une nouvelle plainte avec constitution de parties civiles pour violences aggravées avec une ITT de plus de 8 jours ». Me Gwendoline Tenier, avocate du barreau de Rennes (Ille-et-Vilaine), a ainsi porté plainte pour des violences commises sur un détenu de la prison de Rennes-Vezin. Fin mars, rapporte franceinfo, cet homme de 37 ans avait été fouillé à nu après un parloir. Pour avoir refusé une flexion, il avait alors été menotté dans le dos et emmené au quartier disciplinaire sous l’escorte de cinq surveillants. Sur le chemin, on lui aurait relevé les bras haut dans le dos, lui causant une torsion d’une épaule. Le détenu avait ensuite reçu dix jours d’ITT.
Une avocate porte plainte pour un détenu violenté à l’épaule
« Quatre mois plus tard, [ce détenu] n’a toujours pas retrouvé la mobilité de son épaule », affirme Me Tenier parlant d’un détenu « particulièrement exemplaire ». L’homme serait notamment privé d’accéder au culte et aux cours suite à son dépôt de plainte. Son avocate mentionne des effets « collatéraux ». Une première plainte avait déjà été déposée avant d’être classée sans suite fin mai. La deuxième plainte a quant à elle été déposée par une magistrate officiant dans le même cabinet. Me Camille Delva représente les intérêts d’un détenu d’une vingtaine d’années qui aurait été privé de son traitement médical alors que souffrant d’une rage de dents. Selon Me Tenier, ses protestations l’auraient lui aussi conduit au quartier disciplinaire, sans affaires ni draps ni serviette de toilette.
Des comportements pouvant « transformer des détenus en boule de haine »
Me Tenier estime que « cela devient insupportable. De tels comportements, de la part de certains surveillants, jettent l’opprobre sur l’ensemble du personnel pénitentiaire […] et peuvent transformer des détenus en boule de haine ». En juin dernier, un rapport avait révélé la « violence » et « l’usage disproportionné de la force » observés chez certains surveillants de la prison de Rennes-Vezin. On nous précise que les faits indiqués dans ce rapport étaient antérieurs aux deux cas mentionnés plus haut.