Les rats de mieux en mieux immunisés aux raticides
Une étude conduite depuis 2011 vient de révéler que plus d'un rat sur deux se veut particulièrement résistant aux raticides. Des rongeurs qui apparaissent également porter plus de parasites que ce que l'on pouvait penser.
Tous ne témoignent pas d’une résistance aussi grande aux raticides. La proportion de rats auxquels cette étude confère une forte imperméabilité est toutefois suffisamment importante pour être signalée. Une enquête conduite conjointement depuis 2011 par l’INRA, VetAgro Sup et l’Institut Pasteur vient ainsi de révéler que les rats sont de mieux en mieux immunisés.
Pour parvenir à leurs conclusions, relatées entre autres par L’Express, les auteurs des travaux ont procédé à la capture et à l’examen de 86 rats trouvés dans un parc départemental situé en Île-de-France. Et d’avoir découvert pour commencer des empreintes génétiques diverses, laissant logiquement à penser à des rongeurs ne se contentant pas d’évoluer dans l’enceinte du parc.
88% des rats étudiés portaient au moins deux parasites
Autre constatation enregistrée par les scientifiques, celle de rats qui, pour plus de la moitié d’entre eux (56%), affichaient une résistance génétique aux raticides. Une population qui avait été touchée au moins une fois par un produit empoisonné et dont le foie renfermait, pour quelque 10% de ces rongeurs, des résidus issus de quatre produits différents.
Il est de même apparu que 88% des rats étudiés portaient au moins deux parasites. Dans le détail, ce sont seize formes distinctes qui ont été relevées : “huit espèces de vers, trois espèces de puces, un protozoaire et quatre genres bactériens”.
“Le contrôle de ces populations est un enjeu sanitaire et économique important”
À même de transmettre le ténia, la tularémie ou encore la leptospirose via les parasites qu’ils peuvent renfermer, les rats apparaissent encore plus comme des mammifères rongeurs à éviter. Auprès du Figaro, Gwenaël Vourc’h, scientifique au travail sur cette enquête, semble évoquer à demi-mot la possibilité future de rendre les rats davantage perméables aux raticides :
“Les raticides sont en fait des anticoagulants, utilisés pour tenter de contrôler les populations de ces rongeurs. Nous connaissons les gènes qui rendent les rats insensibles à la mort-aux-rats. Près de la moitié des animaux capturés les possédaient”. L’étude indique enfin que “le contrôle de ces populations est un enjeu sanitaire et économique important”.