Quentin Tarantino défend le plaisir de la violence à l’écran

Image d'illustration. Kill BillMiramax / PR-ADN
Pour le réalisateur de Kill Bill, la violence n’est pas choquante mais une fête cinéphile jubilatoire.
Tl;dr
- Quentin Tarantino défend la violence stylisée de Kill Bill, qu’il décrit comme une fantaisie jubilatoire et cathartique, loin du réel.
- Son goût pour l’excès s’inspire du kung-fu hongkongais et des westerns spaghetti, avec en référence majeure The Hot, the Cool, & the Vicious.
- Fidèle à ses passions, il met régulièrement à l’honneur ces classiques oubliés au New Beverly Cinema, son cinéma culte de Los Angeles.
Quand Quentin Tarantino célèbre la violence à l’écran
Le rapport de Quentin Tarantino à la violence cinématographique n’a jamais laissé indifférent. Invité en 2003 sur le plateau de la chaîne locale KRON 4 à San Francisco, le réalisateur a croisé le fer avec la critique Jan Wahl. Celle-ci s’inquiétait ouvertement de la brutalité de Kill Bill, questionnant l’influence de telles images sur les jeunes spectateurs.
Fidèle à son franc-parler, Quentin Tarantino a alors balayé les réserves d’un revers de main : selon lui, il s’agit avant tout d’une « fantaisie jubilatoire », capable d’autonomiser, voire d’inspirer les jeunes femmes. Pourtant, le débat ne s’est pas arrêté là. Pressé sur la justification même de cette déferlante d’hémoglobine, Tarantino finit par s’emporter, lançant ce qui deviendra une formule culte : « Parce que c’est tellement amusant, Jan ! Tu comprends ?! ». Pour lui, impossible de confondre la fiction et le réel ; il assume un goût prononcé pour des affrontements stylisés et cathartiques qui parcourent toute sa filmographie.
L’ombre du kung-fu et des westerns spaghetti
Ce penchant s’enracine dans sa passion revendiquée pour les genres populaires : le western italien ou encore le cinéma martial. Dès qu’il s’agit de scènes chorégraphiées ou de confrontations explosives, Tarantino ne cache pas son enthousiasme—plus c’est violent, plus cela l’amuse. Parmi ses références favorites émerge régulièrement un titre singulier : The Hot, the Cool, & the Vicious, réalisé par Tso Nam Lee en 1977.
L’intrigue d’un classique du kung-fu adulé par Quentin Tarantino
Dans cette production hongkongaise oubliée du grand public, on suit un mystérieux combattant — alias « Southern Fist » — qui croise la route du shérif « Northern Leg » dans une petite ville nommée Black Stone. Rapidement ennemis puis alliés contre des notables corrompus et violents, ils s’opposent notamment à un adversaire aussi excentrique qu’impitoyable incarné par Tommy Lee. Les spectateurs férus du genre retiendront surtout une chorégraphie finale particulièrement inventive.
Voici ce que retient Quentin Tarantino parmi tant d’autres arguments :
- Tso Nam Lee, surnommé le « Master Blaster », est selon lui un maître incontournable du genre.
- L’affrontement final contre Tommy Lee atteint des sommets de spectacle jubilatoire.
- Le film a inspiré jusqu’au titre du premier album de Salt-N-Pepa.
Quentin Tarantino programmé jusqu’au bout des salles obscures
Il n’est donc pas surprenant que plusieurs œuvres signées par Tso Nam Lee aient été projetées au mythique New Beverly Cinema à Los Angeles, propriété et fief cinéphile du réalisateur. Si l’envie vous prend de (re)découvrir ce pan méconnu mais exaltant du cinéma martial cher à Quentin Tarantino, The Hot, the Cool, & the Vicious est disponible en streaming sur Plex. Une plongée vivifiante au cœur des passions cinéphiles du maître californien.