Qu’a fait Thomas Pesquet à bord de l’ISS ?

Alors que l'astronaute français est sur le point de revenir sur Terre après six mois dans l'espace, que retenir de sa mission ?

Déjà reporté trois fois pour des raisons d’ordre météorologique, le retour de Thomas Pesquet sur al terre ferme se fait attendre. Un contre-temps qui ne pèse cependant pas bin lourd lorsque l’on se rappelle que l’astronaute français vole au-dessus de nos têtes depuis le 24 avril dernier.

Mais pendant plus de six mois dans l’espace, qu’a fait celui qui effectuait sa deuxième mission à bord de la Station spatiale internationale ? Non, il n’a pris que des (magnifiques) photos, et a mené de très nombreuses expériences scientifiques, une centaine (d’après l’Agence spatiale européenne il a ainsi consacré la moitié de son temps à la recherche scientifique). En voici quelques unes parmi une centaine.

Télémaque, une pince acoustique

Il s’agit de l’une des rares expériences pouvant trouver une application terrestre. Cette pince acoustique permet de déplacer et de saisir de petits objets avec des ondes ultrasonores. En piégeant des particules dans un champ d’ultrasons, ces objets ou liquides peuvent être étudiés sans risquer de les souiller ou pour s’en protéger.

Lumina

Lumina est un dosimètre à fibre optique qui a pour objet de mesurer les radiations ionisantes. En effet, la fibre optique a ceci de particulier de s’obscurcir quand des radiations entrent en jeu. Le dispositif pourrait prévenir les astronautes en cas par exemple de tempêtes solaires imminentes et donc de les protéger des rayonnements.

Immersive Exercise

Avec, certains jours, deux heures d’exercice à pratiquer au sein de l’ISS, la motivation est difficile à maintenir pour ses occupants. C’est là qu’entre en jeu la réalité virtuelle, pour donner du relief et de l’intérêt à la séance de pédalage quotidienne à l’aide d’un casque. Rémi Canton, chef du projet de la mission Alpha du Centre national d’études spatiales (Cnes), expliquait les portées de cette expérience pour Thomas Pesquet : “Le premier objectif, c’est son confort psychologique. Mais ce que l’on voit derrière, c’est aussi l’efficacité de l’astronaute dans ses tâches. S’il est plus motivé, bien dans sa tête, il sera plus efficace”. C’est donc le but de placer l’astronaute dans un univers immersif pour briser la routine.

L’étude du blob

Thomas Pesquet est parti dans l’espace avec des blobs, ces organisme fascinants qui ne sont ni des animaux, ni des végétaux et encore moins une espèce de champignon. Il s’agissait d’observer les conséquences de la micro-pesanteur sur la nutrition, le comportement et la vitesse de déplacement de plusieurs spécimens placés dans des boîtes de Pétri et filmés.

Audrey Dussutour, chercheuse au CNRS à Toulouse et spécialiste de ces organismes, précisait le rôle de l’astronaute : “il va réveiller les blobs. Il doit injecter dans des petits tubes un certain volume d’eau pour les réveiller et une fois que ce sera le cas, chaque blob va circuler dans sa petite boîte. Son comportement va être enregistré avec une petite caméra. C’est la première fois qu’on va suivre un blob pendant une semaine dans des conditions de microgravité”.

Parallèlement, sur Terre, des dizaines de milliers d’écoliers français sont aussi étudié ces blobs. Les résultats doivent être comparés avec ceux obtenus par l’astronaute, à ceci près naturellement que la microgravité n’était pas à l’ordre du jour pour les écoliers.