Près d’Angoulême, un arbre fossile de presque 15 mètres de long et 140 millions d’années
Près d'Angoulême, un arbre fossile de presque 15 mètres de long et 140 millions d'années. Un site remarquable et des découvertes exceptionnelles qui se multiplient.
Cela fait maintenant 14 années que le site paléontologique d’Angeac-Charente, à 18 km d’Angoulême, ne cesse de révéler d’extraordinaires découvertes. Pas moins de 130 000 pièces remarquables y ont déjà été mises au jour. Jeune retraité, Jean-François Tournepiche, alias “Le chasseur de dinosaures”, paléontologue, 40 ans comme conservateur au musée de la ville, n’est pas peu fier de cette dernière prise, un arbre fossile de près de 15 mètres de long et vieux de 140 millions d’années.
Près d’Angoulême, un arbre fossile de presque 15 mètres de long et 140 millions d’années
“C’est un arbre qui a connu les dinosaures. Et probablement les grands dinosaures pouvaient se repaître de ses filles de conifère.” Une telle trouvaille est évidemment très délicate : “Ce tronc, on ne va pas pouvoir le sortir. Déjà, le mettre à l’air quelques heures, il commence à se fendre et à se désagréger. La seule solution, c’est de faire un moulage très très précis et avec ce moulage on va pouvoir faire une reproduction que l’on pourra présenter au public.”
Depuis les premières fouilles en février 2010, le site n’a cessé de montrer un énorme potentiel, avec une diversité d’animaux fossiles déjà très intéressante. En 2019, “près de 50 espèces différentes de vertébrés” étaient identifiées dans cet ancien marécage. Une découverte d’autant plus importante qu'”il y a très peu de sites de cette période qu’on appelle le crétacé inférieur.”
Un site remarquable et des découvertes exceptionnelles qui se multiplient
Aujourd’hui, ce sont près de 50 étudiants et jeunes chercheurs qui arpentent régulièrement le site. Pour Léa de Brito, paléobotaniste, chercheuse au muséum national d’histoire naturelle, “Angeac, c’est un des piliers du gisement, et de la gestion du gisement, qui a rendu les fouilles possibles. C’est super intéressant au niveau scientifique et expérience !”
Outre Jean-François Tournepiche, Ronan Allain, paléontologue au musée d’histoire naturelle de Paris, est devenu une figure incontournable du site, et il ne tarit pas d’éloges sur son ami le chasseur de dinosaures : “Il a la connaissance du terrain, de la géologie locale que moi, je n’ai pas forcément parce qu’il a bourlingué un peu partout. Donc ça permet de bien se caler, de contextualiser toutes les découvertes. Il est à la retraite administrative, mais il a encore du boulot !”
Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il pourrait y avoir encore de nombreuses et exceptionnelles découvertes à faire sur ce site ô combien remarquable !