Portugal : condamné à verser plus de 60 000 euros à son ex-épouse pour les tâches ménagères qu’elle avait effectuées
Plus tôt dans l'année, la justice portugaise a rendu une décision inédite en Europe : un homme a ainsi été condamné à verser près de 60 000 euros à son ex-épouse pour les tâches ménagères réalisées par cette dernière.
À la lumière de cette condamnation inédite en Europe, on peut supposer voire espérer que le partage des tâches ménagères devienne une composante essentielle dans davantage de foyers. Dans un arrêté daté du 14 janvier dernier, la Supremo Tribunal de Justiça (STJ, cour suprême de justice), au Portugal, a ainsi condamné un homme à verser 60 782 euros à son ex-épouse au titre des tâches ménagères réalisées par cette dernière. Une somme faisant figure de dédommagement pour ces tâches domestiques exclusivement effectuées par cette femme durant les trente années de son couple.
Tâches ménagères : une « valeur économique jugée « bien réelle » par la justice
Le média portugais Publico, relève Ouest-France, rapporte les justifications de la cour. Selon cette dernière, les tâches domestiques revêtent ainsi une « valeur économique étrangement invisible » alors qu’elle est « bien réelle ». De par son dévouement à s’occuper du ménage et des enfants du couple sans aucune aide, cette femme aurait permis à son époux d’alors à « s’enrichir » et à se « développer personnellement » sans qu’elle ne profite de ces bénéfices.
La plaignante avait été déboutée en première instance
Mediapart, se basant également sur les explications de la STJ, écrit qu’à partir du moment où seul l’un des membres du couple effectue les tâches domestiques et ce sans compensation, cette personne s’appauvrit véritablement à la différence de son conjoint. En première instance, la plaignante, qui réclamait 240 000 euros d’indemnisation, avait été déboutée par le tribunal de Barcelos. Elle a donc finalement obtenu gain de cause en appel, et le montant, moindre, qu’elle devrait percevoir a été calculé de la sorte : le salaire minimal national au Portugal multiplié par les douze mois de l’année, un chiffre ensuite multiplié par les trente ans de vie commune. Une somme dont ont été déduites les dépenses de l’épouse et qui correspondent à un tiers du total obtenu jusqu’alors.