Pluribus : le retour de Vince Gilligan à Albuquerque, loin de Walter White

Image d'illustration. PluribusSony Pictures Television / PR-ADN
Malgré les références subtiles à Breaking Bad, la série télévisée Pluribus reste une œuvre originale et autonome.
Tl;dr
- Vince Gilligan revient à la télévision avec Pluribus, une série de science-fiction se déroulant à Albuquerque, deux ans après la fin de Better Call Saul.
- L’intrigue suit Carol Sturka face à un virus extraterrestre, transformant l’humanité en clones dociles, offrant une satire sociale et un thriller SF original.
- Pluribus reste indépendante de l’univers Breaking Bad, Gilligan refusant tout crossover pour privilégier une série autonome et inventive.
Un retour très attendu dans la science-fiction
Après le triomphe critique de Better Call Saul, difficile d’imaginer Vince Gilligan s’éloigner longtemps du petit écran. Pourtant, deux ans après la fin du spin-off de Breaking Bad, c’est du côté de la science-fiction que le créateur fait son grand retour, avec une nouveauté baptisée Pluribus. Attendue sur Apple TV, cette série prend place à Albuquerque, décor familier des fans — un choix loin d’être anodin.
L’ombre des succès passés… et la tentation du crossover
Bien sûr, l’annonce d’un projet signé Vince Gilligan n’a pas manqué de susciter l’espoir chez les inconditionnels : verra-t-on un jour une passerelle entre Pluribus et ses chefs-d’œuvre précédents ? La présence au casting de Rhea Seahorn, inoubliable Kim Wexler, a entretenu la flamme. Mais le créateur a coupé court à toutes spéculations lors d’un échange avec The Verge. Selon lui, ce décor new-mexicain s’explique surtout par la possibilité de reformer son équipe historique, ces techniciens qui l’accompagnent depuis bientôt vingt ans. Pour tout rapprochement scénaristique avec l’univers de Breaking Bad, il reste catégorique : « N’y comptez pas, vous deviendriez tout bleu à force d’attendre. »
Sous le signe du virus extraterrestre et de la satire sociale
Le cœur de Pluribus bat bien ailleurs. L’intrigue suit Carol Sturka, romancière lassée par ses propres ouvrages à l’eau de rose et un lectorat qu’elle juge peu exigeant. Mais la routine bascule lorsqu’un virus — venu d’une mystérieuse origine extraterrestre — transforme l’humanité en une ruche docile et homogène… à l’exception notable de Carol elle-même. Dans ce tableau dystopique où tous deviennent des clones rassasiés, on devine déjà une satire sociale qui pioche dans le registre du thriller SF.
Si certains rêvent encore d’un clin d’œil appuyé au passé glorieux de Vince Gilligan, il serait plus juste d’attendre ici des références subtiles ou hommages discrets. Car malgré son goût pour les expérimentations — souvenons-nous que Gilligan fut aussi scénariste sur X-Files —, l’auteur semble vouloir offrir aux spectateurs une œuvre autonome.
L’indépendance assumée face à la tendance du multivers
Au fond, cette volonté affichée d’éviter tout crossover peut apparaître salutaire. Ces dernières années, nombreux sont ceux qui ont exploité la notion même de multivers au point d’en épuiser toute originalité. En misant sur une série indépendante où chaque épisode est ancré dans sa propre identité narrative, Vince Gilligan rappelle qu’il préfère tisser ses histoires sans céder à la tentation facile des univers connectés. Voilà sans doute ce qui rend Pluribus aussi intrigante qu’attendue.