Numérique : 27% des plus de 60 ans n’utilisent jamais Internet
Pour certains spécialistes, cette fracture numérique ne fait qu’augmenter l’isolement social des séniors.
Si de plus en plus de séniors se mettent aux nouvelles technologies, nombreux sont celles et ceux qui n’utilisent jamais internet et qui ne savent même pas de quoi il en retourne.
Selon une récente étude CSA pour le compte de l’association Les Petits Frères des Pauvres, 27% des personnes de plus de 60 ans n’ont jamais utilisé internet. De quoi marginaliser encore un peu plus une population qui souffre déjà d’un isolement social important.
Une génération perdue ?
Ce sont nos confrères du Parisien qui se sont procurés les résultats de cette enquête en avant-première. Ces 27 % représentent 5 millions de personnes qui n’utilisent jamais internet. Une part qui passe à 59 % chez les plus de 85 ans.
Une situation plus qu’alarmante pour Armelle de Guibert, déléguée générale des Petits Frères des Pauvres, qui s’est exprimée auprès de nos confrères : « Nous avons un devoir d’alerte face à une situation qui plonge ces personnes dans un isolement social encore plus grand que celui qu’elles connaissent déjà. C’est inacceptable, car le numérique est pour nos aînés un vecteur de lien. Arrêtons de considérer les plus âgés comme une génération perdue qui ne s’intéressera jamais aux outils numériques. »
Un problème à la fois générationnel et économique
Pour l’association, s’il est vrai que de nombreux séniors n’ont aucun intérêt pour internet, certains sont coupés de ce vecteur de socialisation pour de simples raisons économiques. Cela est notamment vrai pour les femmes retraitées seules qui ont souvent de très petites retraites.
Pourtant, nombreuses sont les personnes exclues du numérique qui se disent prêtes à sauter le pas. C’est pour cette raison que Petits Frères des Pauvres exhorte les pouvoirs publics à se pencher sur le renforcement des dispositifs d’aide à l’accès à internet pour les séniors. Ainsi, de simples ateliers d’initiation à l’usage des tablettes tactiles permettraient de faire sauter les premières barrières. La généralisation d’accès au Wi-Fi dans les maisons de retraite est également une piste à explorer.
Bien entendu, il existera toujours des réfractaires à internet. Pour l’association, c’est un choix à « respecter », sans pour autant que cela ne devienne un vecteur d’inégalités dans l’accès aux droits fondamentaux.