L’herbe à multiplier en hiver pour une plantation optimale au printemps

Image d'illustration. EstragonADN
Certaines herbes aromatiques peuvent être multipliées même pendant la saison froide. En quelques étapes simples, il est possible de les bouturer en hiver pour ensuite les installer au jardin ou en pot dès le retour du printemps.
Tl;dr
- Le estragon français se propage mieux par boutures.
- Éclairage artificiel et sol drainant favorisent l’intérieur hivernal.
- Attention : toxique pour animaux, acclimatation nécessaire au printemps.
Un incontournable du jardin aromatique
Cultiver de l’estragon français, ou Artemisia dracunculus, relève presque du rituel pour les amateurs de saveurs fraîches en cuisine. Ce que l’on surnomme volontiers l’« herbe du chef », notamment dans sa variété sativa, s’invite partout grâce à sa capacité à pousser en pot, facilitant ainsi la transition entre intérieur et extérieur.
Riche en calcium, potassium et vitamine A, cet aromate dévoile tout son potentiel lorsqu’il est utilisé frais ; les feuilles séchées perdant rapidement leur parfum délicat.
Bouturage hivernal : mode d’emploi
La particularité de l’estragon français, c’est qu’il ne se sème pas comme ses cousins russes moins savoureux. Les graines commercialisées donnent rarement satisfaction ; mieux vaut miser sur le bouturage ou la division des racines. Pour multiplier vos plants en hiver, choisissez des pots garnis d’un substrat sableux, bien drainé, où vous enfoncerez délicatement des boutures prélevées sur les jeunes pousses après avoir ôté quelques feuilles basses. L’application d’une hormone d’enracinement n’est pas obligatoire mais peut donner un petit coup de pouce.
L’arrosage se fait parcimonieux une fois la reprise constatée : l’estragon supporte mal l’excès d’eau, préférant même une terre temporairement sèche. L’air sec dû au chauffage domestique n’effraie pas cette plante résistante à la sécheresse.
Lumière et précautions essentielles
Un écueil majeur demeure toutefois : la lumière. Cet aromate exige au moins six heures de plein soleil quotidien, mission parfois impossible sous nos latitudes hivernales. Quelques solutions existent : installer la plante à moins de trente centimètres d’un néon horticole blanc (40 W environ) pendant quatorze heures quotidiennes permet de simuler un ensoleillement suffisant sans risquer le jaunissement des feuilles.
Autre point crucial pour qui cohabite avec des animaux domestiques : attention, l’estragon est toxique pour chiens, chats et chevaux (risques de vomissements, diarrhées voire coma).
Du rebord de fenêtre au potager printanier
Dès que les températures nocturnes dépassent durablement les 10°C – comptez souvent le mois de mai – il devient possible d’acclimater progressivement vos plants à l’extérieur. Voici les précautions essentielles lors du passage au grand air :
- Espacez chaque plant d’environ 60 cm.
- Ménagez une transition douce vers la lumière naturelle pour éviter brûlures et décolorations.
- Pensez au paillage pour protéger les racines du froid résiduel.
Installé au jardin ou parmi vos légumes (par exemple aux côtés des aubergines), l’estragon français pourra alors être divisé tous les deux ou trois ans afin de garantir sa vigueur… et renouveler ce cercle vertueux du goût printanier.