La forme originelle du Sphinx de Gizeh ne serait pas l’œuvre de l’Homme
La forme originelle du Sphinx de Gizeh ne serait pas l'œuvre de l'Homme. Une théorie qui pourrait permettre de mieux comprendre un phénomène géologique.
Le Sphinx de Gizeh est une sculpture aussi célèbre que les Pyramides qu’il semble garder. Avec son corps de lion et sa tête d’homme, il a été taillé dans la roche il y a plus de 4 000 ans et ne cesse d’intriguer les spécialistes. Si le Sphinx a bel et bien été taillé directement dans un promontoire rocheux en calcaire, pour ce titanesque projet, la nature pourrait avoir réalisé le gros du travail. C’est en tous les cas ce qu’annonce une étude publiée dans le journal Physical Review Fluids menée par des chercheurs de l’Université de New York.
La forme originelle du Sphinx de Gizeh ne serait pas l’œuvre de l’Homme
Avec moult modélisations numériques et expériences, les scientifiques expliquent que l’érosion éolienne aurait tout à fait pu sculpter dans les roches calcaires du plateau du Gizeh une forme déjà très proche de celle du Sphinx. D’autant plus que ce genre de formation rocheuse est déjà connu des géomorphologues. En effet, lorsque certaines conditions sont réunies, le vent et le sable peuvent sculpter des promontoires rocheux, ce sont des « yardangs ». On les trouve le plus souvent dans des environnements désertiques, lorsque le vent souffle dans une direction unique. Les yardangs sont le résultat d’une abrasion, très lente, du paysage, ne laissant visibles que les roches les plus dures. Signe distinctif, la face située au vent, souvent abrupte, avec un affleurement vertical, le reste de la formation s’allongeant sur l’arrière en pente douce. Dès lors, ces yardangs peuvent avoir des formes très diverses.
Pour renforcer leur hypothèse, les expertes ont étudié précisément les effets de l’érosion sur un monticule d’argile placé sous un flux d’eau, pour simuler, en vitesse rapide, l’abrasion du plateau de Gizeh pendant des millénaires. Et au bout de quelques heures, le monticule d’origine a pris une forme grossière de Sphinx, avec un large piton face au courant, la tête, et à la base, un renflement pouvant laisser imaginer les pattes d’un animal couché. Le reste prend alors logiquement la forme du corps. Ce pourrait donc être ainsi, en tant que « simple » yardang que le Sphinx de Gizeh a commencé sa vie. Avant que les architectes égyptiens ne se mettent au travail.
Une théorie qui pourrait permettre de mieux comprendre un phénomène géologique
Outre la compréhension de l’histoire de cette sculpture mondialement connue, cette étude permet de mieux appréhender la formation des yardangs en général, tant sur Terre que sur d’autres planètes, car il faut savoir que ces formations ont déjà été repérées sur Mars. Elles pourraient même exister sur Vénus et sur Titan, la lune de Saturne. En étudiant cet aspect du Sphinx de Gizeh, nous pourrions alors mieux comprendre les conditions affectant la surface de ces planètes.