Jean-Marc Ayrault va s’intéresser aux salaires des patrons du public en place
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a confirmé que les salaires des patrons du public déjà en place allaient eux aussi être revus à la baisse, une annonce qui va à l'encontre de ce qu'avait affirmé Michel Sapin durant la campagne présidentielle.
Les rémunérations ne pourraient plus dépasser le plafond de 20 fois le salaire minimum, cette limitation s’appliquerait donc aux nouveaux contrats mais aussi aux contrats existants. « Je crois au patriotisme des dirigeants, qui peuvent comprendre que la crise suppose l’exemplarité des élites politiques et économiques. Cette fourchette s’appliquera donc, y compris aux contrats en cours » explique le Premier ministre à l’Express.
De nombreux patrons devraient donc voir d’ici peu leur salaire diminuer considérablement. Le salaire le plus bas dans une entreprise publique est le Smic puisque l’écart sera réduit de un à vingt, les plus hautes rémunérations ne pourront plus dépasser 350 000 euros. Parmi les premiers dirigeants concernés par cette mesure on devrait retrouver Henri Proglio, à la tête d’EDF (1,17 million d’euros en 2011), mais aussi Pierre Graff, patron d’Aéroports de Paris (736 000 euros), Luc Oursel, à la tête d’Areva (679 000 euros) ou encore Jean-Paul Bailly, qui dirige la Poste (609 000 euros).
En revanche le patron de la SNCF Guillaume Pépy devrait être épargné par le nouveau plafond puisqu’il n’a touché « que » 250 000 euros en 2011. Il en va de même pour le patron de la Française des jeux, Christophe Blanchard-Dignac avec 235.000 euros ou encore pour Jean-Luc Hees qui est à la tête de Radio France avec 145 000 euros par an. Enfin les patrons des groupes dont l’Etat est actionnaire minoritaire ne seront pas concernés, c’est le cas par exemple de GDF Suez, Gérard Mestrallet gagne 3,3 millions d’euros par an mais le gouvernement n’a pas de pouvoir de décision, il peut uniquement faire une proposition au conseil d’administration qui sera libre de la rejetée ou non.
L’application de cette mesure pourrait avoir des répercutions pour l’Etat qui pourrait être amené à verser des indemnités aux patrons pour modification unilatérale des contrats.