Hépatite C : l’appel à un dépistage universel pour alerter 75.000 patients sur leur maladie
L'hépatite C est une maladie que l'on sait désormais guérir. Mais pour parvenir à toucher quelque 75.000 Français ignorants d'être infectés, le dépistage universel apparaît comme la solution la plus efficace.
Petit à petit, de plus en plus de personnes atteintes d’hépatite C peuvent bénéficier de traitements faisant appel aux dernières avancées technologiques. On estime que depuis l’année dernière, ce sont déjà plus de 30.000 patients qui ont eu droit à ces soins un temps trop chers pour être envisagés.
Et si, à première vue, il ne s’agirait désormais que d’attendre que ces traitements soient administrés aux quelque 150.000 malades restants pour éradiquer ce fléau en France, un problème de taille subsiste : environ 75.000 personnes ignoreraient ainsi être infectées par une hépatite C.
Ignorants d’être infectés par l’hépatite C car mal-informés ou en situation très précaire
Le professeur Christophe Bureau est le secrétaire général de l’Association Française pour l’étude du foie (AFEF), en plus de son activité d’hépatologue au CHU de Toulouse. Auprès de Pourquoi Docteur ?, ce spécialiste donne les différents profils concernés :
« Il s’agit, d’une part, de patients difficiles d’accès comme les personnes très précaires qui vivent dans la rue ou les migrants. Et d’autre part, il y a les gens qui n’imaginent pas être infectés car durant de nombreuses années on a répété que les facteurs de risque de transmission de l’hépatite C sont la transfusion sanguine et la toxicomanie. Or, les malades présentant ces facteurs de risque ont déjà été dépistés. »
« Se faire dépister au moins une fois dans sa vie à l’âge adulte »
Et le professeur Bureau d’appeler donc à un dépistage universel pour révéler une hépatite C à des personnes qui pensaient en être à l’abri mais qui, de par les progrès réalisés sur la question, peuvent espérer être guéries dans plus de 95% des cas : « Nous avons tous pu être contaminés lors d’un acte bénin. Donc même en l’absence de facteurs de risque évidents, il faut quand même se faire dépister au moins une fois dans sa vie à l’âge adulte. »