Haïti : Ariel Henry démissionne dans un contexte de violences continues

Illustration. Une population désespérée en Haïti. ADN
Après une rencontre décisive avec la Communauté des Caraïbes (Caricom), le Premier ministre très critiqué, Ariel Henry, a finalement décidé de démissionner de son poste. Que va-t-il advenir maintenant ?
Tl;dr
- Le Premier ministre haïtien Ariel Henry a démissionné suite à des violences.
- La démission a été saluée par la Communauté des Caraïbes (Caricom).
- Ariel Henry résistait à l’idée de former un gouvernement d’unité.
- Sa démission pourrait préfigurer un changement dans la crise haïtienne.
La fin d’une gouvernance controversée
Dans un contexte d’agitations incessantes à Port-au-Prince, le Premier ministre haïtien Ariel Henry a déposé sa démission.
Acculé par une vague de violences, son départ a été officiellement annoncé le 11 mars par des officiels de la Communauté des Caraïbes (Caricom) et des États-Unis, à la suite d’une rencontre à Kingston en Jamaïque. En effet, Ariel Henry a fait face à un rejet grandissant, non seulement des bandes armées, mais aussi de la population civile.
Un changement accueilli favorablement par la Caricom
Le président du Guyana et de la Caricom, Mohamed Irfaan Ali, a salué cette démission comme une étape vers une transition pacifique du pouvoir. En déclarant : « un accord de gouvernance transitoire ouvrant la voie à une transition pacifique du pouvoir, à la continuité de la gouvernance, à un plan d’action à court terme en matière de sécurité et à des élections libres et équitables », il expose les attentes de la communauté internationale.
Une situation d’impasse résolue ?
La démission d’Ariel Henry, qui jusqu’ici s’opposait résolument à la formation d’un gouvernement d’unité avec l’opposition et les groupes de la société civile, pourrait engendrer des changements significatifs.
Sans président ni parlement depuis l’assassinat du dernier chef d’État, Jovenel Moïse, en 2021 et sans aucune élection depuis 2016, Haïti pourrait retrouver une certaine stabilité avec la mise en place d’un conseil de transition.
#Haïti 🇭🇹
Le Premier ministre, Ariel Henry, a annoncé sa démission. Il était à la tête de l’État depuis la mort du président J. Moïse en 2021. Aucune élection n'avait été réalisée depuis. La capitale du pays est à 80% sous le contrôle des gangs. pic.twitter.com/dTeCdt4YxH
— Cartes du Monde (@CartesDuMonde) March 12, 2024
Quelle sera la répercussion de cette démission?
La démission d’Ariel Henry soulève la question: quel sera l’impact sur les rues de Port-au-Prince, qui connaissent un arrêt total? Seul l’avenir révélera si cette démission marque une accalmie dans la crise d’Haïti, ravagée par des violences dévastatrices et d’incompréhensibles tensions.
Peu de temps après cette annonce, le Conseil de sécurité de l’ONU a exhorté les acteurs politiques haïtiens à des « négociations sérieuses » pour « rétablir les institutions démocratiques » du pays.
Des pays comme les États-Unis et le Canada ont également montré leur soutien en promettant des millions de dollars pour résoudre cette crise. Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, a promis 133 millions de dollars et le Premier ministre canadien Justin Trudeau a offert 91 millions de dollars.