France : La consommation de pesticides agricoles aurait augmenté de 25% en 10 ans
La fondation Nicolas Hulot déplore le manque de moyens mis sur la table par l'État français mais surtout, la mauvaise utilisation faite des financements alloués.
La France en fait-elle assez en matière de réduction de la consommation de pesticides dans son agriculture ? La réponse est un grand non pour la fondation Nicolas Hulot qui déplore le manque de résultats dans les politiques mis en œuvre depuis 10 ans en la matière. Pire, la consommation n’aurait fait qu’augmenter sur cette période.
Augmentation du Nombre de doses utilisées
C’est via une étude de son Think Thank Impac Matters que la fondation Nicolas Hulot s’est penchée sur la consommation des pesticides dans l’agriculture française sur les 10 dernières années. Alors que la France a pour objectif de réduire cette consommation de 50 % d’ici 2025, cette dernière aurait augmenté de 25 % sur la décennie écoulée.
Pourquoi est-il si difficile de sortir des #pesticides? La faute à des agriculteurs récalcitrants ?
NON ! Notre Think Tank avec @Impact_matters a enquêté pendant 1 an. L’Etat est en faute ! Découvrez les résultats de notre rapport en visionnant cette vidéo👇 pic.twitter.com/hTlH0tAT3b— Fondation Nature Homme (@FondationNH) February 9, 2021
Petite précision, ce chiffre s’attarde sur le Nombre moyen de doses utilisées par hectare (indicateur NODU) par les agriculteurs à l’échelle des exploitation et non sur le tonnage global de pesticides qui, sur les chiffres provisoires de 2019, serait en baisse. L’objectif 2025 semble en tout cas encore loin d’être atteint, la faute à une mauvaise utilisation des financements selon la FNH.
1 % du budget seulement
Dans le détail, 9 % des exploitations françaises (les plus importantes) ont utilisé à elles seuls 55 % de la totalité des pesticides utilisés en France ces 10 dernières années. C’est notamment pourquoi la FNH demande l’instauration d’un principe « pollueur-payeur » dans l’agriculture tout en incitant les exploitations à réduire les intrants grâce à des aides supplémentaires.
Chaque année, se sont en effet 23,2 milliards de fonds publics qui sont versés à l’agriculture française (dont 40 % pour la Politique agricole commune) et 19,5 milliards de fonds privés (notamment des prêts bancaires…) dont seuls 11 % ont pour objectif de faire baisser l’utilisation de pesticides. Pire, seul 1 % de ces financements y contribuerait réellement.
L’argument de la rentabilité de l’exploitation semble difficile à entendre, car la FNH précise que le coût élevé des pesticides fait que les exploitations qui en utilisent le plus sont souvent celles qui sont le plus endettées.
Nicolas Hulot précise que la faute n’en incombe pas aux agriculteurs, mais bel et bien aux pouvoirs publics.