France : en dix ans, flambée inédite de méningites à méningocoque
L'année 2023 a connu un pic alarmant avec 560 infections invasives à méningocoque déclarées, soit une hausse de 72% par rapport à l'année précédente, du jamais vu depuis une décennie. Cela a ravivé les discussions sur la politique de vaccination. Comment réagir à cette situation inédite ?
Tl;dr
- Les infections invasives à méningocoque ont fortement augmenté en 2023.
- Le nombre d’infections de type B et C est sur le déclin.
- Le nombre d’infections type W et Y est en hausse.
- L’élargissement de la vaccination est recommandé par la HAS.
Augmentation marquée des infections à méningocoque
La France a assisté, au cours de l’année 2023, à une flambée des infections invasives à méningocoque, selon un bulletin de Santé Publique France. Ces infections, générées par une famille de bactéries mortelles et contagieuses, ont augmenté de façon significative, en particulier chez les enfants et les adolescents.
Des chiffres inquiétants
Au total, « 560 cas d’infections invasives à méningocoque » ont été enregistrés, soit une augmentation de 72 % par rapport à l’année précédente, un niveau n’ayant pas été observé depuis une décennie.
Des facteurs tels que la baisse de l’immunité de la population, moins exposée aux méningocoques pendant la pandémie de COVID-19, et le retour de virus respiratoires, telle que la grippe, pourraient expliquer cette recrudescence.
#Méningites
Infections invasives à méningocoque en France en 2023
+72 % par rapport à 2022
➡️les données #IIM 2022 & 2023 ont contribué aux travaux de la @HAS_sante sur la révision de la stratégie vaccinale contre les #méningocoques
🔎Résultats ⤵https://t.co/pPFvfoq161 pic.twitter.com/0l9JwFjkqR— SantépubliqueFrance (@SantePubliqueFr) April 9, 2024
Des mutations dans les souches des méningocoques
Par ailleurs, il a été constaté une modification dans la répartition des différentes souches de méningocoques notamment les souches B et C qui sont habituellement majoritaires. En 2023, la souche la plus répandue était la souche B (44 %), suivie par la « souche W (29,4 %) » et le « souche Y (23,9 %) ».
Une stratégie vaccinale à ajuster
Face à cette situation alarmante, la Haute Autorité de santé (HAS) envisage une révision de la stratégie vaccinale contre les méningocoques.
La vaccination antiméningocoques B et C, actuellement recommandée pour les moins de un an, pourrait être étendue pour couvrir toutes les souches de la maladie. De plus, une dose de rappel contre les souches A, C, W et Y serait envisagée pour les adolescents.