Enfants autistes : des associations dénoncent des « placements abusifs »
Une centaine d'associations dénoncent les "placements abusifs" d'enfants autistes décidés par la justice, après que l’Aide sociale à l’enfance ait lancé une procédure dans ce but.
Elles sont plus de cent et elles ne valident pas une décision de justice résultant d’une procédure lancée par l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Ces 127 associations, parmi lesquelles se trouvent Autisme France, Collectif Egalited, Sésame Autisme ou encore Collectif Autisme, dénoncent ainsi des « placements abusifs » d’enfants autistes.
Dans un communiqué, elles évoquent le cas d’une mère dont il est prévu que ses trois enfants lui soient retirés : « [Le conseil départemental de l’Isère] s’apprête à séparer et placer une fratrie de trois enfants atteints de troubles envahissants du développement (une forme d’autisme) ». Le document affirme que le juge néglige les diagnostics alors qu’il est reproché à la mère d’être à l’origine de ces troubles, supposément provoqués afin de « toucher les allocations handicap » et d’« attirer l’attention sur elle ».
Placement abusif d’enfants autistes : 127 associations s’opposent à la décision du juge
Le communiqué, partiellement rapporté par l’AFP, comporte également une intervention du docteur Sandrine Sonié, médecin coordonnateur du centre de ressources autisme Rhône-Alpes. Dans ces propos, elle recommande de se méfier des « risques de traumatisme psychique et d’aggravation des troubles du développement dans une structure collective et non spécialisée ».
Des parents auraient subi des pressions
Les associations parlent de leur côté « de l’application d’une mesure dont tout le monde sait qu’elle sera destructrice pour les enfants ». Et si le communiqué suggère un placement familial de ces enfants chez leurs grands-parents en attendant l’appel, le conseil départemental apparaît pour l’heure fermé à cette demande. On nous informe au passage qu’Autisme France a établi il y a peu un rapport dénonçant les « dysfonctionnements de l’Aide sociale à l’enfance, portant atteinte aux libertés et aux droits de l’enfant et de sa famille », ainsi que les « dérapages qui ont déjà fait l’objet de plusieurs rapports officiels depuis 15 ans ». À noter pour finir, et toujours selon ces associations, que 67% des parents d’enfants « menacés d’un enfermement injustifié » déclarent avoir subi des pressions suite à leur non acceptation de traitements qu’ils jugeaient inadaptés pour leurs enfants.