Gironde (secteur Sainte-Foy-la-Grande), des médecins de campagne lancent un cri d’alarme : « Nous sommes treize médecins pour 17 000 habitants ! »

Santé > Hôpital
Par Lionel Durel,  publié le 15 juin 2023 à 15h00.

Il y a deux ans déjà, les maires de petites villes criaient leur désarroi et leur exaspération face aux déserts médicaux à l'occasion d'une assise à Cenon (Gironde).

On ne voit personne venir s’installer dans notre secteur…

Rien ne change, visiblement. Dans énormément de villages et communes françaises, l’accès aux soins est de plus en plus difficile voire presque impossible. Il faut dire que le contexte est assez tendu comme en Haute Gironde où il y a 73 médecins pour une population d’environ 95 000 personnes, cela représente un médecin pour 1 300 habitants…

Un médecin pour 1 300 habitants en Haute Gironde !

Par manque de prévention, le secteur n’est pas très bon en matière de taux de mortalité, faisait remarquer Mélissa Mathé (coordinatrice du Contrat local de santé de Haute Gironde). Dans la commune de Saint-Savin, en Haute Gironde, les deux médecins partants n’ont pas trouvé de repreneur.

Sur France 3, 13 médecins généralistes du secteur de Sainte-Foy-la-Grande qui compte près de 17 000 habitants ont décidé d’alerter l’Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine avec un courrier d’alerte ‘Sauvez-nous ! » : « Nous voulons passer en zone d’intervention prioritaire*. En début d’année prochaine, nous ne serons plus que neuf, et moins de cinq médecins généralistes dans trois ans. Et on ne voit personne venir s’installer dans notre secteur« .

Sauvez-nous, la situation est vraiment catastrophique !

Le docteur Henri Garra qui exerce à Pineuilh (Gironde) est réellement très très inquiet : « Le déclic, c’est le départ de trois de nos collègues cette année. Sauvez-nous, la situation est catastrophique. Cette lettre est une lettre de désespoir. On est dans une situation à flux tendu. Nous travaillons 10 à 12 heures par jour et nous assurons aussi les gardes les week-ends. Donc, nous ne pouvons pas absorber les patients de ces collègues dans la mesure où nous avons déjà des clientèles très importantes », tient-il préciser.

* Les communes classées en zone d’intervention prioritaire ouvrent des aides aux médecins généralistes notamment des exonérations fiscales.

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