Éducation : des tablettes dans les maternelles ?
Un rapport de l'Institut Montaigne publié lundi préconise l'usage des tablettes dans les écoles maternelles. Une proposition qui n'est pas sans se heurter à la réticence de plusieurs enseignants.
Si le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) estime que les enfants de moins de 3 ans doivent être éloignés des tablettes, un rapport de l’institut Montaigne publié en ce lundi émet une recommandation contraire. Dans ce document centré sur “l’apport du numérique à la réussite scolaire des 2-11 ans”, les tablettes apparaissent ainsi comme un outil utile.
Cité par nos consœurs de La Parisienne, le directeur de l’Institut Montaigne Laurent Bigorgne explique que “la France a su démocratiser le savoir en mettant une école dans chaque village. Il faut maintenant démocratiser la réussite. Nous pensons que le numérique est le bon levier.”
Tablettes dans les maternelles : l’avis favorable de l’Institut Montaigne
Son avis se heurte cependant tout d’abord aux résultats d’une étude Pica (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) rapportant l’absence de lien établi entre les performances des élèves et le taux d’équipement des classes. Stéphanie Fontdecaba, qui enseigne dans une école rurale de l’Aude, estime quant à elle qu’“une tablette ne lutte pas mieux qu’une agrafeuse contre l’échec : ce qui compte, c’est ce qu’on fait, pas l’outil”. Ce à quoi M. Bigorgne répond : “Bien sûr que l’équipement seul ne suffit pas mais, s’il s’accompagne d’un changement des pratiques, alors oui, il y a un effet”.
Des enseignants pas forcément emballés
L’Institut Montaigne appelle ainsi à l’instauration de “huit tablettes pour trois classes dans un premier temps”, et à la désignation d’applications qui agiraient en tant que répétiteurs pour l’élève et ce aussi bien à l’école que chez lui. Et le directeur de l’organisation de poursuivre : “Un élève de 10 ans passe trois heures par jour devant un écran : si on peut récupérer un peu de ce temps pour des activités pédagogiques, ce sera cela de gagné !” Et alors que Mme Fontdecaba demande quant à elle d’observer une grande prudence face au caractère très absorbant des tablettes, Jean-Rémi Girard, secrétaire général à la pédagogie du SNALC (Syndicat national des lycées et collèges), relativise pour sa part la pertinence de ces périphériques en milieu scolaire : “Il serait faux de penser qu’un élève, parce qu’il a une tablette entre les mains, va tout à coup se passionner pour l’école”.