Le Drian craint que Daesh « organise le passage des migrants vers Lampedusa »
Dans un entretien accordé au Figaro, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a notamment exprimé sa crainte que Daesh fasse passer les migrants vers l'île de Lampedusa.
Pour le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, la menace terroriste à laquelle est notamment confrontée la France ne présente plus exactement le même visage que celui qu’elle arborait il y a encore de nombreux mois voire années.
Dans le cadre d’un entretien accordé à nos confrères du Figaro, M. Le Drian a ainsi expliqué que « la menace à laquelle nous sommes confrontés a deux caractéristiques nouvelles. Premièrement, elle s’est militarisée. Deuxièmement, il s’avère que cette menace militarisée est la même à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières. »
Combat contre Daesh : une évolution « plutôt positive » pour Le Drian
Et d’ajouter que le coût de l’opération « Sentinelle », laquelle mobilise 10.000 militaires sur l’ensemble de l’Hexagone depuis janvier 2015, a été de 171 millions d’euros l’an passé. Quant au combat mené en Syrie contre Daesh, le ministre parle d’une évolution sur le terrain « plutôt positive même si des difficultés demeurent. Des problèmes concernent notamment une portion de la frontière turco-syrienne, où Daesh fait face aux Turcs. Ceux-ci ne veulent pas que cette zone de jonction avec leur territoire soit reprise par les Kurdes. Les Russes, quant à eux, ont quasiment cessé de frapper les ‘insurgés’ modérés. »
Libye : « il ne s’agit pas d’aller au sol »
Jean-Yves Le Drian est apparu possiblement plus inquiet au moment d’évoquer la situation actuelle en Libye où, d’après lui, Daesh peut compter sur une force comprise entre 4.000 et 5.000 hommes. L’une de ses craintes est « que Daech organise le passage des migrants vers Lampedusa. » Le ministre de la Défense a cependant réfuté le scénario d’une intervention terrestre de la France : « Il ne s’agit pas d’aller au sol […] Nous faisons des vols de reconnaissance. Je ne peux pas en dire plus. » Enfin, celui qui est également, depuis décembre dernier, président du conseil régional de Bretagne dit souhaiter que François Hollande soit candidat à la présidentielle de 2017, et ce sans passage par la case primaire.