Dordogne : la CAF suspend les aides de centres sociaux qui ouvrent plus tard pour le ramadan
L’organisme justifie sa décision en précisant que les maisons de quartier concernées ne respectent pas les principes de neutralité et de laïcité.
Daniel Garrigue, maire de Bergerac, a toujours du mal à encaisser la décision de la Caisse d’Allocations Familiales. Dans une missive signée du directeur de la CAF de Dordogne, Michel Beylot, ce dernier a en effet appris que les aides de plusieurs maisons de quartier de sa ville allaient être suspendues.
Une décision motivée par le fait que ces structures ouvrent plus tard depuis le début de ramadan pour accueillir les usagers.
Jusqu’à une heure du matin
Ce sont nos confrères de France Bleu Périgord qui relaient l’information. Depuis le début du ramadan donc, les maisons de quartier de la « Brunetière » et celle de « Germaine Tillon », situées dans deux quartiers prioritaires où la population musulmane est importante, ouvrent leurs portes jusqu’à 1 h du matin.
Une décision prise en accord avec la municipalité pour offrir un lieu de rassemblement aux personnes qui pratiquent le ramadan et ainsi, éviter les problèmes tapages nocturnes observés certaines années précédentes. L’ouverture tardive est ainsi assurée par des agents municipaux qui sont rémunérés en heures supplémentaires et cela permet à des personnes pratiquantes ou non de se retrouver pour rompre le jeûne.
Rupture du principe de laïcité
Pour la CAF, la motivation de cette ouverture tardive constitue une rupture des principes de neutralité et de laïcité et c’est pourquoi l’organisme a décidé de suspendre les financements octroyés aux maisons de quartier concernées. Un avertissement avait déjà été adressé l’an dernier pour la même raison.
Selon le maire de Bergerac, « La religion n’a rien à voir avec cela. On s’adapte aux habitudes des gens durant cette période. C’est comme si on décrétait qu’il ne devait rien se passer à Noël parce que c’est une fête religieuse. » Une réunion de médiation va se tenir aujourd’hui entre la CAF et la municipalité pour évoquer la situation. Le maire se réserve le droit de saisir la justice si les 300 000 euros qui lui sont alloués pour la gestion de ces centres sociaux lui sont supprimés définitivement.