D’ici quelques mois, de nombreux PEL seront fermés d’office : faites-vous partie des concernés ?

Image d'illustration. L'épargne.ADN
Dans les prochains mois, de nombreux Plans d'Épargne Logement risquent d’être fermés sans intervention de leur détenteur. Cette vague de clôtures pourrait toucher plusieurs millions d’épargnants en France. Voici ce qu’il faut savoir.
Tl;dr
- Clôture automatique de millions de PEL dès 2026.
- Seuls les PEL ouverts avant 2011 restent actifs.
- L’épargne sera redirigée vers d’autres produits bancaires.
Un bouleversement à venir pour le plan épargne logement
À l’horizon 2026, un véritable tournant attend les détenteurs de plan épargne logement (PEL). D’après les données publiées dans le rapport 2024 de la Banque de France, environ 9,05 millions de ces produits étaient encore actifs cette année, représentant un encours total impressionnant de 222,3 milliards d’euros. Toutefois, la dynamique s’essouffle : fin 2023, ce chiffre atteignait encore près de dix millions.
La grande vague de clôtures se précise
Ce recul ne fait que débuter. Entre 2026 et 2030, la réglementation adoptée via le projet de loi de finances 2011 va produire ses effets : 36 % des PEL seront automatiquement clôturés, soit quelque 93 milliards d’euros appelés à changer d’affectation. Plus frappant encore, sur cette période, ce sont près des trois quarts des plans existants qui devraient disparaître progressivement – ce qui équivaut à plus de la moitié du capital placé sur ces comptes.
Concrètement, tous les PEL ouverts après 2011 verront leur existence limitée à quinze ans. Leur fermeture interviendra sans action nécessaire du titulaire. Seule exception : les plans souscrits avant cette date charnière pourront perdurer au-delà du délai imparti.
Des fonds redirigés pour dynamiser l’épargne
Derrière cette réforme, la volonté affirmée par la Banque de France est d’« aligner à nouveau le produit sur sa vocation initiale ». Depuis plusieurs années déjà, le PEL avait largement dépassé son rôle premier : faciliter l’accès à la propriété principale. En réalité, beaucoup l’utilisaient comme simple produit d’épargne, souvent passif.
Pour clarifier : voici ce qu’impliquent concrètement ces fermetures massives :
- L’encours concerné sera converti en livret bancaire classique, type Livret A ou LEP.
- C’est la banque qui fixera le taux d’intérêt applicable.
- L’ouverture d’un nouveau PEL restera possible selon les règles en vigueur à la date d’ouverture.
Nouvelles perspectives pour l’épargne française
Une redistribution s’amorce donc pour l’épargne logée jusque-là dans les PEL. Les titulaires devront composer avec une offre remodelée : plafonds et taux désormais révisés selon la législation en place au moment d’une éventuelle nouvelle souscription. Au final, si ce mouvement vise à éviter l’engorgement des plans dormants et encourager une circulation accrue des fonds dans le système bancaire, il bouscule aussi nombre d’habitudes… et suscite forcément questions et ajustements chez les épargnants français.