Des scientifiques découvrent des preuves fascinantes de l’existence de “mondes d’eau” dans l’Espace lointain
Des "mondes d'eau" découverts par le télescope Kepler. Les scientifiques attendent désormais les observations du James Webb.
Les astronomes ont découvert plus de 5 000 exoplanètes à ce jour et suspectent qu’il pourrait y en avoir plus de mille milliards dans notre seule Voie Lactée. Aujourd’hui, des scientifiques ont découvert deux “mondes d’eau” qui, selon eux, pourraient regorger d’eau. L’eau pourrait représenter jusqu’à la moitié de la masse de ces planètes. Ce qui est énorme. À titre de comparaison, la Terre, avec ses océans riches et jouissant d’une telle biodiversité, est considérée comme relativement sèche, avec seulement 1 % de sa masse qui est de l’eau.
Des “mondes d’eau” découverts par le télescope Kepler
“C’est la meilleure preuve à ce jour de l’existence de mondes d’eau, un type de planète qui existe dans les théories des astronomes depuis fort longtemps”, déclarait Björn Benneke, spécialiste des exoplanètes à l’Université de Montréal, dans un communiqué. Les résultats de cette étude ont été publiés cette semaine dans le journal scientifique Nature.
Les planètes, baptisées Kepler-138 c et Kepler-138 d, en référence au télescope spatial Kepler de la NASA, qui a identifié des milliers d’exoplanètes et révolutionné notre compréhension de ce qui existe au-delà de notre système solaire, dans l’Espace lointain. Ces deux mondes sont localisés dans un système solaire à 218 années-lumière de notre Terre et sont “différents des planètes de notre Système Solaire”, précisait l’Agence Spatiale Européenne.
Le télescope Kepler a découvert ces planètes, mais les astronomes ont ensuite utilisé le télescope spatial Hubble et le télescope spatial Spitzer de la NASA. Ces exoplanètes font plus de trois fois la taille de la Terre, mais sont bien moins lourdes, autrement dit bien moins dense. C’est une observation très intrigante : jusqu’à présent, les planètes un peu plus grosses que la Terre étaient des mondes rocheux (des “super-Terre”). Kepler-138 c et Kepler-138 d ressemblent cependant davantage à des lunes recouvertes de glace dans notre système, comme Europe autour de Jupiter ou Encelade autour de Saturne – un monde qui éjecte des panaches de particules de glace dans l’Espace. Les scientifiques suspectent que des océans puissent déborder sous les coques gelées de ces lunes.
Mais Kepler-138 c et Kepler-138 d sont exposées à davantage d’énergie que ces lunes recouvertes de glace.
“Imaginez des versions plus grandes d’Europe et Encelade, les lunes riches en eau qui orbitent autour de Jupiter et Saturne, mais qui seraient bien plus proches de leur étoile”, déclarait dans un communiqué Caroline Piaulet, scientifique à l’Institut pour la Recherche sur les Exoplanètes de l’Université de Montréal qui a dirigé l’étude. “Plutôt qu’une surface de glace, elles pourraient abriter des enveloppes de vapeur d’eau.”
Ces observations de Kepler-138 c et Kepler-138 d n’ont pas permis d’identifier directement l’eau sur ces planètes, mais des simulations de ces deux planètes – basées sur leur masse, leur taille et d’autres facteurs – suggèrent qu’elles sont composées de “matériaux qui sont plus légers que la roche, mais plus lourd que l’hydrogène ou l’hélium”, expliquait l’Agence Spatiale Européenne. “Le candidat le plus probable est l’eau.”
Les scientifiques attendent désormais les observations du James Webb
Maintenant, le télescope spatial le plus puissant à ce jour, le télescope James Webb, va observer ces deux planètes. L’une des missions principales de ce dernier est de détecter les atmosphères de ces lointaines exoplanètes. Avec des spectromètres, le James Webb peut détecter des éléments et molécules importantes dans les nuages de mondes fort lointains.
Les astronomes s’attendent à être surpris par ce qu’ils pourraient trouver sur ces planètes et, comme le montrent ces deux mondes d’eau, les surprises sont déjà au rendez-vous. “Nous pourrions apprendre des choses auxquelles nous n’avions jamais pensé”, déclarait Mercedes López-Morales, astrophysicienne et spécialiste des exoplanètes au Centrer pour l’Astrophysique – Harvard & Smithsonian, à Mashable en 2021.
“Maintenant que nous avons identifié le ‘monde d’eau’ Kepler-138 d, le télescope spatial James Webb est la clef pour dévoiler la composition atmosphérique d’un tel objet exotique”, expliquait dans un communiqué Daria Kubyshkina, chercheuse à l’Académie Autrichienne des Sciences. “Cela nous donnera des informations vitales pour nous permettre de comparer la composition des lunes glacées de notre système solaire avec celle des planètes plus grandes et plus lourdes extrasolaires [ou au-delà de notre système solaire].”
Two super-Earth exoplanets orbiting a red dwarf star may be "water worlds." They are 218 light-years away in the constellation Lyra, and are unlike any planet found in our solar system. https://t.co/vz4ahF6ytB pic.twitter.com/NNdv7OyzAT
— NASA Exoplanets (@NASAExoplanets) December 15, 2022