De nouveaux composés organiques découverts sur la lune glacée de Saturne
Certes, la sonde Cassini qui a détecté ces molécules n'est plus en service depuis 2017. Mais ce n'est qu'aujourd'hui que les analyses finissent par parler.
Mercredi, la Nasa a publié un communiqué dans lequel elle indique que de nouveaux composés organiques ont été détectés dans les panaches d’eau glacée rejetés par Encelade. Sous la croûte gelée de cette lune de Saturne, se trouve en effet un océan, et c’est une activité hydrothermale qui semble le conserver sous forme liquide. Et ce n’est pas tout, puisque des geysers s’échappent par des failles situées à son pôle sud.
Molécules d’azote et oxygène détectées
Ce sont le spectromètre de masse ionique et neutre et l’analyseur cosmique de poussière de Cassini qui ont ainsi permis de découvrir des composés organiques contenant de l’azote et de l’oxygène. C’est-à-dire, des briques élémentaires jouant un rôle prépondérant dans la constitution d’acides aminés, puis de protéines. En d’autres termes, tout ce qu’il faut pour permettre à la vie d’apparaître.
Frank Postberg, l’un des auteurs de cette étude, ne cache pas son enthousiasme : “Ce travail démontre que l’océan d’Encelade comporte des blocs de construction réactifs en abondance. C’est un autre feu vert pour une enquête sur l’habitabilité de cette lune”.
La même réaction que sur Terre ?
Nozair Khawaja, autre auteur, résume pour sa part : “Si les conditions sont les bonnes, ces molécules provenant des profondeurs de l’océan d’Encelade pourraient générer la même réaction que celle sur Terre”. Sur notre planète en effet, c’est l’activité volcanique qui a enrichi l’eau en hydrogène, déclenchant ainsi la fabrication d’acides aminés.
Un grand pas en avant donc, car l’an dernier, si des molécules organiques complexes avaient été dénichées, elles étaient insolubles. Ici, celles récemment découvertes étaient dissoutes dans l’eau.