Danemark : une loi oblige désormais à serrer la main pour devenir citoyen
Depuis le 1er janvier 2019, une loi en vigueur au Danemark oblige à serrer la main d'un maire ou d'un fonctionnaire d'État pour devenir citoyen. Une mesure appelant à compliquer l'accès à la naturalisation pour les candidats musulmans.
C’est une loi rappelant des mesures vieilles de plusieurs dizaines d’années que l’on se décide à abandonner car n’ayant plus de sens dans la société actuelle. Depuis le 1er janvier dernier au Danemark, il est ainsi obligatoire de serrer la main d’un maire ou d’un fonctionnaire d’État pour devenir citoyen.
Notable problème posé par cette loi et relevé par un certain nombre de maires danois, des candidats musulmans à la naturalisation se refusent à serrer la main d’une personne de sexe opposé. Se basant sur des motifs religieux, ces pratiquants estiment ainsi que cet acte est inconvenant.
Poignée de main obligatoire à la citoyenneté danoise : les musulmans dans l’impasse
Ces élus dénonce donc, par l’instauration de cette mesure, une atteinte à la liberté de culte. Ils entendent d’ailleurs réfléchir à des moyens de la contourner. À l’inverse, les défenseurs de la loi voient cette dernière comme une façon de témoigner sa loyauté à son pays.
Dans des propos rapportés traduits par nos confrères de Sud Ouest, la ministre de l’Intégration danoise Inger Stojberg a ainsi parlé d’un « symbole » et d’une nécessité de garantir une égalité séculaire : « Dans ce pays nous avons l’égalité depuis plusieurs générations […] Il est donc de notre devoir de la protéger et de la respecter. »
Une politique migratoire de plus en plus dure pour les arrivants
Le Danemark observe une politique migratoire de plus en plus dure depuis la crise de 2015, avec notamment un durcissement du droit d’asile et des allocations plus faibles octroyées aux nouveaux arrivants.
On notera au passage qu’au printemps dernier, un couple de musulmans n’avait pu obtenir la nationalité suisse après avoir refusé de serrer la main du maire de Lausanne Grégoire Junod. Au sortie de cette décision administrative, l’élu avait alors déclaré : « On a considéré que la question de l’intégration n’était pas acquise ».