Creuse : un couple jugé pour avoir laissé “mourir de faim” son enfant, décédé à 22 mois
Un couple est jugé depuis mardi devant la cour d'assises de la Creuse pour avoir laissé "mourir de faim" son enfant. En juin 2013, Gabin, 22 mois, avait été admis aux urgences en état de "déshydratation extrême" et n'avait pu être réanimé.
Mardi à Guéret a débuté le procès, aux assises de la Creuse, des parents d’un enfant mort en juin 2013 à l’âge de 22 mois. Cet homme de 39 ans et cette femme de 33 ans comparaissent libres jusqu’à vendredi pour “privation de soins ou d’aliments suivie de mort d’un mineur de 15 ans”. BFMTV.COM rappelle que l’enfant, prénommé Gabin, avait été admis aux urgences le 7 juin 2013 en état de “déshydratation extrême” et “de mort apparente”. En dépit d’un massage cardio-respiratoire d’une quarantaine de minutes, Gabin n’avait pu être sauvé.
Mort à 22 mois, Gabin pesait le poids d’un nourrisson de 3 mois
À 22 mois, Gabin n’était plus capable de marcher et pesait 5,8 kg, soit le poids d’un nourrisson de 3 mois. Dans son ordonnance rendue publique le 30 novembre 2018, la juge d’instruction avait communiqué sur les affolants constats faits par le médecin légiste. Ce dernier avait ainsi été frappé par “la maigreur extrême de l’enfant” dont “on pouvait voir et compter les côtes”, et d’avoir également été choqué par la “saleté extrême” du corps, principalement aux niveaux des mains et du pubis. La juge avait aussi déclaré que les semaines ayant précédé sa mort, Gabin avait été “manifestement privé d’aliments, de manière chronique, puis de manière particulièrement prononcée”. L’enfant apparaissait “complètement négligé”, au contraire de son frère Melvin, “au point de mourir de faim”.
Le médecin de famille sera appelé en qualité de témoin
Les parents, l’homme en arrêt maladie et la mère sans emploi à l’époque, avaient alors expliqué qu’ils connaissaient des problèmes d’ordre financier et conjugaux. Le domicile familial, tel que découvert par les enquêteurs, n’avait pas semblé tel un environnement de vie sain, avec ainsi des litières “sales et défaites”, “des denrées périmées” dans le réfrigérateur et le lit de Gabin qui “empestait l’urine”. Il est reproché au médecin de famille de n’avoir pas donné l’alerte alors qu’il avait ausculté l’enfant à sept reprises entre janvier 2012 et avril 2013. Dans le procès de cette semaine, le praticien sera appelé à la barre en tant que témoin. Il sera lui-même jugé l’an prochain pour “non-assistance à personne en péril”, des faits qu’il dément.
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