Covid-19 : des Écoles du ski français suspectées de fraude au fonds de solidarité
Le Parquet national financier (PNF) a été saisi suite à des soupçons de manipulations comptables qui auraient permis de bénéficier des aides de l’État.
Si les secteurs touchés par la crise du Covid-19 sont nombreux, les stations de ski font partie de ceux qui ont payé un lourd tribut. Les moniteurs de ski notamment ont été durement impactés par la fermeture des remontées mécaniques.
Ces mêmes moniteurs de l’ESF sont aujourd’hui dans le viseur des autorités financières puisque certains d’entre eux sont visés par une plainte déposée par le syndicat interprofessionnel de la montagne SIM-CFDT. Ce dernier accuse plusieurs Écoles du ski français d’avoir triché pour toucher indûment certaines aides de l’État liées au « quoi qu’il en coûte ».
« Manipulations comptables »
L’affaire a été révélée par Mediapart. Yannick Vallençant, président du SIM-CFDT, est à l’origine de la plainte déposée contre X auprès du PNF aux motifs de « détournements de fonds publics » et « escroquerie ».
Certaines ESF auraient en effet procédé à des manipulations comptables afin de pouvoir bénéficier du fonds de solidarité de l’État. Lors du premier confinement, le paiement des honoraires des moniteurs de ski aurait été sciemment décalé pour qu’ils ne déclarent pas de revenu pendant le confinement et ainsi, bénéficier d’une aide de 1500 euros.
Aussi, pendant la saison 2020-2021 là encore tronquée par la crise sanitaire, des moniteurs de ski auraient travaillé sans être rémunérés pour, une fois encore toucher un maximum d’aide. Pendant ce temps, l’ESF aurait conservé les rémunérations liées aux cours qui ont pu être proposés aux skieurs.
L’ESF se défend
Plusieurs ESF, dont celle de l’Alpes-d’Huez auraient procédé de la sorte. Un autre syndicat, Le Syndicat national des moniteurs du ski français (SNMSF) qui chapeaute les ESF locales admet la seconde manipulation et se défend en précisant avoir fait du mieux pour sauver les meubles. Le SNMSF confirme en effet avoir demandé aux ESF locales de faire passer le taux des cotisations des moniteurs à 100 % afin qu’ils ne perçoivent plus de revenu. Une pirouette qui permettait à ces mêmes moniteurs de prétendre aux aides de l’État.
Le PNF va étudier de près ces accusations de manipulation des comptes et vérifier si les ESF sont restées dans la légalité. Au total, les écoles de ski auraient touché près de 400 millions d’euros au titre du fonds de solidarité.