Corrèze : jugée trop serviable, une factrice sanctionnée d’un mois de mise à pied
Le mois dernier, elle avait signé le colis d’une usagère de La Poste absente de son domicile, qui était au courant et en parfait accord avec cette pratique, dans le but d'être en mesure de le livrer.
Sylvie Auconie est factrice depuis plus de 25 ans à Tulle (Corrèze). À la mi-octobre, révèle Le Parisien, elle a signé un colis à la place d’une personne qui lui avait pourtant au préalable demandé de le faire à plusieurs reprises. Mais la fille de l’usagère a déposé une réclamation auprès de la direction, et à la suite de l’ouverture d’une enquête, la factrice de 59 ans a écopé d’un mois de mise à pied disciplinaire, sans salaire. Une sanction qui doit être validée par l’entreprise, ce qui sera sans doute le cas.
Une pratique pourtant répandue
Pour la fille de l’usagère, la factrice “a dérogé à sa mission et à sa prestation de serment. La Poste se devait de réagir. Ce comportement entache la confiance que les clients accordent aux facteurs et à l’entreprise”. Sylvie Auconie explique : “Lors de ma convocation, on m’a signifié qu’une telle attitude pouvait aller jusqu’à trois mois de mise à pied. J’étais quelque part soulagée, car au début, je craignais surtout le licenciement. Je suis arrêtée un mois sans salaire, c’est un moindre mal. Et surtout, je peux garder mon travail”.
Pourtant, du côté des syndicats, on assure que ce type de pratique est répandu, surtout dans les milieux ruraux.
La réaction de Philippe Martinez (CGT)
Pour Karine Lavaud, secrétaire du syndicat CGT FAPT, il pourrait s’agir d’une vengeance de la part de la direction : “En juillet dernier, dans le secteur de Tulle, nous avons entamé une grève extrêmement dure dans le cadre de la réorganisation des tournées. Elle a duré 29 jours. Depuis, les grévistes sont soumis à pas mal de pression et sont sanctionnés au moindre écart”.
Une pétition a été lancée, qui avait recueilli ce matin plus de 7.500 signatures. Et l’affaire indigne jusqu’à Philippe Martinez de la CGT, lequel a indiqué au micro de Sud Radio mercredi matin : “C’est symbolique d’un changement de conception d’un service public […] Cette postière est attachée à ce qu’elle fait, elle veut rendre service, on en croise plein des situations comme ça”.