Charlie Hebdo : 17% des collégiens des quartiers populaires se sont sentis “indifférents”
Une enquête du cabinet Trajectoires réalisée auprès de 653 collégiens de quartiers populaires révèle l'indifférence ressentie par 17% d'entre eux lors de l'attentat de Charlie Hebdo.
Plusieurs mois après l’attentat de Charlie Hebdo, le cabinet Trajectoires a sollicité 653 collégiens scolarisés dans des établissements de quartiers dits populaires, et ce dans le cadre d’une enquête portant sur la citoyenneté. Les résultats publiés par l’Association de la fondation étudiante pour la ville (Afev) en ce mercredi révèlent notamment des ressentis divers relatifs à la tragédie de janvier.
Interrogée par nos confrères de Libération sur la raison d’une étude sur la citoyenneté, la directrice déléguée de l’Afev Eunice Mangado-Lunetta a répondu par un lien avec les évènements dramatiques de Charlie Hebdo : “Le point déclencheur a été les événements de Charlie, en janvier, un moment où l’école s’est retrouvée sur le devant de la scène. Il fallait passer de l’interrogation ‘qui est coupable ?’ à ‘sur quels adultes faut-il s’appuyer ?’ Ce n’était pas qu’une responsabilité de l’école, mais une responsabilité collective.”
Collégiens des quartiers populaires : 17% “indifférents” à l’attentat de Charlie Hebdo, 29% “tristes”
L’enquête, conduite en mai et juin 2015, nous apprend qu’un tiers des collégiens interrogés s’est senti “en colère contre les terroristes”, quand 29% des sondés ont indiqué avoir alors ressenti de la tristesse. Mme Mangado-Lunetta appelle cependant à “ne pas négliger” les voix discordantes, comme ces 17% de collégiens s’étant sentis “indifférents” face au drame et ces 13% ayant éprouvé de la “colère contre les caricaturistes”.
Conflit entre les religions : un problème pour 1% des interrogés
À la question de savoir ce que les collégiens changeraient s’ils disposaient du pouvoir adéquat, ceux-ci ont communiqué sur “une réelle défiance envers les hommes et les femmes politiques”. Et alors que l’on aurait pu penser que la proportion serait sensiblement plus importante, ils ne sont finalement qu’1% à considérer que “le conflit entre les religions” fait partie de la problématique. Au niveau des questions liées à l’éducation, 76% des collégiens estiment que “c’est avec leurs professeurs qu’ils apprennent les choses les plus utiles”. Mais si la citoyenneté est abordée par les professeurs de plus d’un collégien interrogé sur deux, cette frange d’élèves juge que la manière employée ne cadre pas “avec leurs préoccupations”.