Cette semaine au cinéma : American Bluff, Un Beau Dimanche, et Mea Culpa
Les sorties de la semaine nous proposent de la diversité de genre, puisqu’on retrouve un thriller US, un drame social et un polar français.
American Bluff tourne en boucle depuis des semaines en bande-annonce dans les salles, et il est très vivement attendu. Récompensé de plusieurs Golden Globes, et réunissant un casting de rêve, le dernier film de David O. Russell revient sur l’un des plus extraordinaires scandales qui ait secoué l’Amérique dans les années 70.
Irving Rosenfeld (Christian Bale), escroc brillant, et sa jolie complice Sydney Prosser (Amy Adams), se retrouvent obligés par un agent du FBI, Richie DiMaso (Bradley Cooper), de nager dans les eaux troubles de la mafia et du pouvoir pour piéger un homme politique corrompu, Carmine Polito (Jeremy Renner). L’aventure est risquée, d’autant que l’épouse imprévisible de Rosenfeld, Rosalyn (Jennifer Lawrence), entre en jeu.
La critique d’American Bluff
La presse est très élogieuse après les projections en avant-première d’American Bluff. Le magazine Première en parle comme d’un film « bluffant », Télé7Jours évoque une « reconstitution attentive des années 70, coups fourrés, mensonges et manipulations, galeries de personnages interlopes pour un mélange des genres jubilatoire », alors que Elle fait plus dans la nuance, et en fait cette critique : « C’est l’Amérique des années 70 que filme David O.Russell, avec ses décors kitsch, sa mode vibrionnante et, surtout, sa musique, qui emporte le morceau malgré quelques longueurs ».
La bande-annonce d’American Bluff
Un Beau Dimanche
Un Beau Dimanche est le nouveau film de Nicole Garcia. Cette fois-ci, elle dirige son propre fils, Pierre Rochefort, et la très jolie et talentueuse Louise Bourgoin. Après Un Balcon sur la Mer, la réalisatrice nous livre à nouveau une histoire d’amour, de secrets de famille et de non-dits.
Baptiste (Pierre Rochefort), jeune instituteur remplaçant dans le sud de la France, ne reste jamais plus d’un trimestre sur une affectation. Un vendredi soir, il se retrouve avec Mathias, oublié à la sortie de l’école par un père qui le délaisse. Baptiste ramène donc l’écolier jusqu’au domicile de sa mère, Sandra (Louise Bourgoin). Celle-ci est serveuse sur une plage de Montpellier, et très rapidement se noue une histoire d’amour entre les deux adultes. Mais les choses ne durent pas, car Sandra fuit, poursuivie par des problèmes d’argent, et les menaces qui vont avec. Pour aider sa fiancée, Baptiste va devoir revenir sur certains de ses secrets.
La critique de Un Beau Dimanche
La critique est globalement flatteuse. TéléCinéObs écrit : « épurée mais généreuse, sa mise en scène renoue avec le souffle simple et délicat de ses premiers longs-métrages, « Un week-end sur deux » et « le Fils préféré ». La révélation du film reste Pierre Rochefort, son fils : il y est bouleversant ». Le Journal du Dimanche reste dans la même veine et observe que « Nicole Garcia signe une mise en scène libre, remplie de lumière et de personnages blessés qui se serrent les coudes, filmés au plus juste et sur laquelle passe le souffle de Tchekhov et de la fracture sociale ». Pour Les Cahiers du Cinéma seulement, le film ne trouve pas grâce aux yeux de la critique : « L’ombre de Visconti affleure une seconde ? C’est sur du Klapisch qu’on retombe. Issue prévisible, quand on canalise ainsi le réel dans une intention univoque, c’est-à-dire quand les décisions d’écriture prennent à ce point le pas sur les paris de mise en scène ».
La bande-annonce de Un Beau Dimanche
Mea Culpa
Mea Culpa est le nouveau film noir de Fred Cavayé, après Pour Elle et A Bout Portant. On reste dans la même veine, celle d’un polar à la française, avec les mêmes ficelles (et la même distribution). Simon (Vincent Lindon) et Franck (Gilles Lellouche), tous deux flics à Toulon, fêtent la fin d’une mission. De retour vers chez eux, ils percutent une voiture. Bilan : deux victimes dont un enfant. Franck est indemne. Simon, qui était au volant et alcoolisé, sort grièvement blessé. Il va tout perdre, sa vie de famille et son job de flic.
Six ans plus tard, divorcé de sa femme Alice, Simon est devenu convoyeur de fonds et peine à tenir son rôle de père auprès de son fils Théo qui a désormais 9 ans. Franck, toujours flic, veille à distance sur lui. Lors d’une corrida, le petit Théo va être malgré lui le témoin d’un règlement de compte mafieux. Très vite, il fera l’objet de menaces. Simon va tout faire pour protéger son fils et retrouver ses poursuivants. Le duo avec Franck va au même moment se recomposer. Mais ce sera aussi pour eux l’occasion de revenir sur les zones d’ombre de leur passé commun.
La critique de Mea Culpa
La critique n’est pas flatteuse. Seul Télé7Jours y trouve son compte, dans une observation qui ne manque pas de bon sens : «Apre, violent, spectaculaire : « Mea Culpa » joue sans complexe la carte du polar populaire et comblera tous les fans du genre ». TéléCinéObs ne fait pas dans la dentelle, et on comprend que ce n’est pas le meilleur des films de Cavayé : «Dans « Mea culpa », le goût du romanesque et des non-dits a définitivement cédé la place aux clichés du polar à la Marchal, couillu et miné, ainsi qu’à une balourdise embarrassante (personnages caricaturaux, mise en scène sur-signifiante, musique pathos) ».