Cannabis : des avantages thérapeutiques bien fluctuants
Les vertus thérapeutiques du cannabis sont remises en cause par une équipe de chercheurs qui se sont basés sur 79 essais cliniques et une vaste cohorte de 6.500 personnes.
C’est dans le Journal of The American Medical Association que l’étude a été publiée mardi. Des chercheurs européens et américains y mettent sérieusement à mal certains bienfaits du cannabis thérapeutique. De plus, ils vont jusqu’à affirmer que son efficacité serait même proche du néant quand elle est liée à certains symptômes ou affections.
Cannabis thérapeutique : une efficacité qui varie fortement
Afin de mener à bien leurs recherches, les scientifiques se sont basés sur 79 essais cliniques qui concernaient un total de 6.500 personnes, en majorité des citoyens des Etats-Unis, mais aussi des Européens. En conclusion, certes les substances actives du cannabis, les cannabinoïdes, ont de réels effets sur certaines douleurs. Mais aucun chiffre ne peut venir étayer ce fait.
En clair, un individu souffrant de sclérose en plaques verra, avec la consommation de cannabis, l’importance de ses spasmes soulagée. En revanche, dans le cas de la diminution d’effets secondaires nés de la chimiothérapie (vomissements par exemple), les résultats sont beaucoup moins tangibles. Et il en va de même pour l’insomnie ou le syndrome de la Tourette, pour ne citer qu’eux. Et les vertus sont quasi inexistantes pour les cas d’anxiété et de dépression.
Quid des effets secondaires ?
Quand on parle d’effets secondaires, c’est en très grande majorité pour évoquer ceux non désirés. En l’espèce, nausées et fatigue, sécheresse buccale pointent en première ligne. Mais dans des cas plus lourds, ils peuvent aller jusqu’à la survenance d’hallucinations ou de désorientation.
A l’aune de ces résultats, les chercheurs suggèrent l’approfondissement des études : « il serait prudent d’attendre avant de permettre un usage étendu du cannabis d’avoir des preuves solides de ses différents effets afin d’élaborer un processus rationnel d’approbation », peut-on lire. Le Dr Ranganathan de l’Université de Yale pose la question, évoquant les Etats américains ayant dépénalisé la marijuana : « Si l’objectif des États dans cette légalisation est seulement d’ordre médical et non un moyen de décriminaliser la marijuana, pourquoi ce psychotrope n’est-il pas soumis au même processus rigoureux d’approbation que les médicaments ? ».