Au moins 115 journalistes du “Los Angeles Times” vont être licenciés
Le monde médiatique outre-Atlantique est en crise, et cette vague concerne plus de 20% de la rédaction du quotidien.
Mardi 23 janvier, le Los Angeles Times a annoncé se séparer de plus de 20% de sa rédaction. Le quotidien fait face à 30 à 40 millions de dollars de pertes annuelles.
C’est le milliardaire et entrepreneur de la biotech Patrick Soon-Shiong qui a fait l’annonce du licenciement de 115 journalistes dans les pages du média créé en 1881.
“La décision d’aujourd’hui est douloureuse”
Et il explique : “La décision d’aujourd’hui est douloureuse pour tous, mais il est impératif que nous agissions rapidement et prenions des mesures pour construire un journal viable et florissant pour les générations futures”. Un objectif assorti d’abonnements supplémentaires et de revenus publicitaires supplémentaires.
Il était devenu propriétaire du journal en 2018 après avoir déboursé 500 millions de dollars.
“Nous croyons toujours au Los Angeles Times”
Du côté du syndicat du quotidien, on avertit : “Nous croyons toujours au Los Angeles Times et au rôle important qu’il joue dans une démocratie dynamique. Mais un journal ne peut pas jouer ce rôle lorsque son personnel est réduit jusqu’à l’os”.
Avec pas moins de 51 prix Pulitzer au compteur, le journal doit s’adapter aux bouleversements de l’ère numérique, à la baisse des revenus liés à la publicité et à un nombre d’abonnés en érosion, un virage commun et peu aisé concernant bon nombre de titres de la presse traditionnelle. Le directeur de la rédaction, Kevin Merida, a quitté le navire début de janvier, sur fond de désaccords avec le propriétaire, comme le relatent d’autres médias.
D’autres médias dans la difficulté
Du Washington Post, propriété du fondateur d’Amazon Jeff Bezos, à la radio publique NPR en passant par Vox Media (propriétaire de New York Magazine, The Verge, Vox), 2023 a vu de nombreuses annonces de suppressions de postes être annoncées.
Les journalistes du groupe d’édition Condé Nast, qui compte notamment Vanity Fair et Vogue, ont manifesté à New York contre un plan social. Ainsi, 400 personnes ont cessé le travail 24 heures, mardi, pour protester contre les conditions d’un plan de licenciements dans le groupe.