Au Botswana, la chasse à l’éléphant est à nouveau autorisée
Le gouvernement avance que leur population a augmenté, et que les revenus des agriculteurs en pâtissent.
La chasse à l’éléphant était interdite au Botswana depuis cinq ans. Mercredi, ce moratoire a été levé par le gouvernement en vue de satisfaire les agriculteurs.
Ca selon le ministère de l’Environnement, une étude a démontré “que les conflits entre humains et éléphants ont augmenté en nombre et en intensité et affectent de plus en plus les moyens de subsistance” des citoyens.
Le pays promet une “chasse éthique”
Si les autorités précisent que les “animaux en danger” ne sont pas concernés par la mesure, elles assurent que la chasse reprendrait “de manière ordonnée et éthique”. Et la ministère annonce que chaque année, moins de 400 pachydermes pourront être tués en vertu de permis accordés par les autorités.
Dans ce pays, vivent un tiers des 415.000 éléphants d’Afrique recensés. Ian Khama, élu président en 2014, est un fervent défenseur de la cause animale. Mais des députés du Parti démocratique au Botswana (BDP) au pouvoir ont tout fait pour faire tomber le moratoire, arguant que le nombre d’éléphants était devenu ingérable.
Une levée de boucliers
Pour Humane Society International, organisation londonienne de défense animale, cette décision est “scandaleuse”. Elle juge par ailleurs que cette population est “vitale pour la survie régionale de cette espèce emblématique”. Et ajoute que “Reprendre la chasse des éléphants suscite des questions morales et va à l’encontre de tous les efforts internationaux pour protéger ces géants, mais en plus cela risque de porter préjudice à la précieuse industrie touristique” du pays.
Mais Kitso Mokaila, le ministre de l’Environnement, ne l’entend pas ainsi : “Personne ne peut dire que nous ne sommes pas amoureux de notre faune et de notre flore. La préservation fait partie de notre ADN au Botswana. […] Notre responsabilité en matière de préservation [de la faune] n’a pas changé”.
Quant aux agriculteurs, ils saluent la levée du moratoire. Ainsi le président d’une ONG regroupant cinq villages a indiqué à l’AFP : “On veut remercier le gouvernement de nous avoir entendus; […] On a perdu des frères, des champs, notre bétail” à cause des éléphants.