Areva perd un contrat nucléaire en Grande-Bretagne
Le démantèlement du site de Sellafield est perdu par Areva et le gouvernement britannique reprend la gestion.
Le démantèlement du plus grand site européen de déchets nucléaires de Sellafield (situé au nord-ouest de l’Angleterre), initialement remporté par le consortium Nuclear Management Partners pour un contrat de 11,5 milliards d’euros, a été annulé par le gouvernement britannique.
Areva perd une position à Sellafield dans un retournement de situation
C’est une petite surprise outre-manche que ce revirement de situation. Le français Areva, le britannique Amec et l’américain URS avaient constitué un consortium, NMP, et gagné la gestion de ce site sensible. C’est désormais l’agence publique Nuclear Decommissionning Authority qui reprend les pleins pouvoirs sur le site. Critiqué l’année dernière pour les coûts élevés des travaux et l’acheminement des déchets, le consortium a subit l’autorité en charge de la supervision du projet (NDA). Le ministre de l’Energie Ed Davey déclarant « un changement de modèle était la meilleure façon d’aller de l’avant« .
C’est donc la fin de l’exploitation entamée en 2008 pour le consortium, et prolongée en 2013 pour cinq années. Engagée à hauteur de 20% dans le consortium, l’entreprise française s’en sort donc avec un manque à gagner de 15 millions d’euros de Chiffre d’Affaire annuel.
Un site de Sellafield qui présente bien des difficultés
On aurait pu arrêter cet article avec cette information : le chantier a une fin prévue pour 2120. Voilà.
Plus précisément : le coût du démantèlement est officiellement de 90 milliards d’euros, mais NMP était dans le viseur de l’équivalent de notre Cour des Comptes, la National Audit Office (sans parler des comités parlementaires). Les coûts s’envolaient et les délais n’étaient pas tenus. Adieu le privé et une reprise en main 100% publique donc.
La transition va se dérouler sur 15 mois et des sous-traitements sont cependant à prévoir pour mener à bien ce projet d’envergure.