Air India : une compagnie florissante, symbole d’un marché en plein essor avant la tragédie

Image d'illustration. Terminal d aéroport animé en indeADN
À la veille de la tragédie, Air India connaissait une croissance rapide, profitant d’un marché aérien en plein essor. La compagnie nationale renforçait sa flotte et multipliait les liaisons internationales, consolidant ainsi sa position dans l’aviation mondiale.
Tl;dr
- Crash d’un Boeing 787 d’Air India, 242 personnes à bord.
- Expansion rapide : 570 avions commandés, trafic en hausse.
- L’aviation indienne vise 400 aéroports d’ici 2047.
Le crash du Boeing 787 : une onde de choc pour Air India
Le crash tragique survenu jeudi dans le nord-ouest de l’Inde soulève de lourdes interrogations. L’appareil accidenté, un long-courrier Boeing 787, reliait Ahmedabad à l’aéroport londonien de Gatwick. À son bord, 242 passagers et membres d’équipage. Derrière ce drame humain se dessine la silhouette de la compagnie nationale Air India, récemment passée sous le giron du puissant conglomérat familial Tata.
L’ambition débordante du groupe Tata
Après avoir racheté une entreprise fragilisée en 2022, le groupe Tata n’a pas ménagé ses efforts pour moderniser et développer sa flotte. En seulement deux ans, la compagnie a commandé près de 570 nouveaux avions, étoffant ainsi une flotte qui compte aujourd’hui plus de 190 appareils – dont pas moins de 58 issus des chaînes américaines de Boeing. Les fameux « Dreamliner », au nombre de 34 chez Air India, constituent l’un des piliers du renouveau stratégique engagé par la compagnie.
Face à ces investissements, un vaste programme de rénovation a également été lancé en septembre 2024 pour remettre à niveau 67 appareils anciens – un chantier estimé à près de 400 millions de dollars. Cette dynamique permet désormais à la compagnie d’assurer plus de 5 000 vols hebdomadaires, desservant aussi bien les grandes villes indiennes que des destinations internationales réparties dans plus de trente pays.
L’Inde, nouveau géant du transport aérien mondial ?
Ce dynamisme s’inscrit dans un contexte national effervescent : forte d’une population avoisinant les 1,5 milliard d’habitants, l’Inde s’impose comme le troisième marché aérien mondial derrière les États-Unis et la Chine.
Selon l’IATA, ce secteur pèse désormais pour 1,5 % du PIB indien, générant environ huit millions d’emplois directs ou indirects. En témoigne le bond spectaculaire du trafic avec 185 millions de passagers transportés en 2023, soit bien au-delà des niveaux d’avant-pandémie.
Avenir radieux ou frein soudain ?
Le gouvernement affiche clairement ses ambitions : porter le nombre d’aéroports à près de 400 infrastructures à l’horizon 2047, contre seulement 74 en 2014 et déjà 157 aujourd’hui. Parmi les défis encore à relever figurent notamment la formation accélérée des pilotes (10 000 nouveaux professionnels attendus sous cinq ans), mais aussi celle des ingénieurs et personnels navigants.
Pour autant, difficile aujourd’hui d’ignorer l’impact qu’un accident aussi grave pourrait avoir sur cette trajectoire impressionnante. Entre volonté politique affirmée et aléas techniques persistants, la question reste ouverte : ce crash va-t-il freiner l’envolée spectaculaire du secteur aérien indien ?