Affaire Fillon : Tapie « démissionnerait » une fois président si sa femme était condamnée
Bernard Tapie affirme avoir assigné en justice les trois auteurs du livre "Bienvenue place Beauvau" pour confirmer qu'il aurait bien été victime d'un supposé cabinet noir, à l'instar d'un François Fillon qu'il pense éventuellement victime d'une instrumentalisation.
Dans le livre des trois journalistes Olivia Recasens, Didier Hassoux et Christophe Labbé Bienvenue Place Beauvau, est entre autres mentionné l’homme d’affaires et ancien patron de l’OM Bernard Tapie. Et si les auteurs de l’ouvrage n’affirment pas noir sur blanc l’existence d’un cabinet noir au sein de l’Élysée, celui qui risque le renvoi en correctionnelle dans l’affaire Adidas n’exclut pas avoir été victime de ce supposé service de renseignement.
Dans un entretien accordé au JDD, Bernard Tapie déclare en tout cas avoir pris les mesures nécessaires pour en savoir plus à ce sujet : « J’ai décidé d’assigner en justice les trois auteurs pour obtenir des preuves de ce qu’ils avancent. Je savais déjà que juste après l’élection de François Hollande, un agent de la DGSE avait été mandaté pour mettre la main sur les archives de l’Élysée dans le but de trouver des choses me visant… ils n’’nt. Mais si les trois auteurs ont des preuves d’une manipulation, cela m’intéresse. »
Tapie assigne en justice les auteurs de « Bienvenue Place Beauvau »
Questionné sur son sentiment concernant l’affaire Fillon, l’homme d’affaires a notamment révélé avoir été contacté par un proche du candidat quant à la suite qu’il donnerait à la campagne : « Il est dans la peau de ceux, mis en examen, qu’il a tant critiqués. Lui comme sa femme doivent souffrir le martyre. S’il n’a pas renoncé, c’est pour conjurer sa souffrance ou pour prouver sa bonne foi. Mais il a pris un risque énorme, s’il est battu, il va porter sur ses épaules la responsabilité d’avoir empêché l’alternance à droite. Cela sera terrible à vivre. Un de ses proches m’a appelé pour me demander ce que je ferais à sa place. Moi, je prendrais l’engagement solennel qu’une fois élu, et bénéficiant de l’immunité présidentielle, je démissionnerais si ma femme était condamnée. »
Fillon : « un de ses proches m’a appelé »
Bernard Tapie n’exclut pas au passage une éventuelle « instrumentalisation » du candidat de la droite, « jusqu’au ‘Canard Enchaîné' ». Lui qui dit connaître « très bien Mme Houlette, la chef du PNF [NDLR : Parquet national financier], elle était avocat général en 2003 dans l’affaire Adidas. Elle a deux vertus : elle est ultra compétente et elle est insensible aux pressions. Donc au niveau du PNF, je ne pense pas qu’il y ait eu la moindre instrumentalisation politique. Si le PNF avait estimé détenir des preuves suffisantes contre Monsieur et Madame Fillon, ils auraient été renvoyés en correctionnelle. Mais le problème de Fillon, c’est qu’il est tombé sur le juge Tournaire… qui l’a mis en examen immédiatement, confirmant ainsi une forme de culpabilité. »