Paris : des chibanis expulsés d’un hôtel jugé dangereux pour leur sécurité
Ce matin, des chibanis qui occupaient un hôtel parisien se sont vus expulsés des lieux, un acte motivé par des raisons de sécurité.
Conséquence de l’application d’un arrêté de la préfecture de police de Paris, des chibanis (terme désignant des migrants âgés généralement originaires du Maghreb) ont été expulsés ce jeudi matin d’un hôtel parisien situé 73, rue du Faubourg-Saint-Antoine. Cette même préfecture, citée par Le Monde, a expliqué que cette opération fait suite à des “rapports faits par les architectes de sécurité constatant la dangerosité des lieux au regard de la sécurité incendie”.
La description effectuée par Le Monde semble confirmer la qualité toute relative de l’hôtel : des travaux qui auraient notamment pu prévenir des fuites d’eau et des invasions de cafards ne sont plus opérés depuis plusieurs années, l’établissement ne dispose pas d’ascenseur et ses chambres n’offrent que peu d’espace pour se mouvoir.
Expulsion de Chibanis à Paris : des hébergements accordés “à chaque habitant”
La préfecture de police de Paris a indiqué qu’en attendant que les habitants de cet hôtel soient relogés, au plus tard le 30 juin, un hébergement dans un immeuble tenu par l’association Aurore a été “offert à chaque occupant”. Ces derniers n’apparaissaient cependant pas décidés à quitter les lieux, en attestent des banderoles sur lesquelles étaient inscrites “Nous sommes les chibanis” et “Pas d’expulsion, relogement”.
Une préfecture sourde au courrier des migrants ?
On apprend également que ces chibanis tentaient d’éviter l’expulsion depuis plusieurs années, un combat qu’ils menaient avec l’association Droit au Logement (DAL). Cette dernière a déclaré que les occupants de l’hôtel avaient adressé un courrier à la préfecture signifiant leur volonté de “répondre aux exigences posées par l’arrêté en attendant leur relogement”. Un courrier qui serait apparemment resté sans réponse alors que ces chibanis ignoraient pendant des mois leur expulsion prochaine.